Les Verts se sont fortement impliqués dans le processus de la révision de l’AI car ils souhaitent une amélioration significative de cette assurance. Ils souscrivent totalement au principe réinsérer plutôt que renter qui aurait dû être mis en œuvre avec la 5ème révision de l’AI. Hélas, la décision du Conseil national ne permettra pas d’atteindre cet objectif. La majorité de droite a réussi à imposer une révision qui sert surtout les intérêts des patrons : liberté totale pour les employeurs, pression et obligation pour les personnes en mauvaise santé ou souffrant de handicap. Pourtant et pour autant que l’on prenne au sérieux le principe de l’intégration, ce qui n’est manifestement pas le cas de la majorité de droite, il est évident que la réinsertion n’est pas un processus unilatéral. Cette révision donne l’impression de vouloir « remettre au pas » des personnes qui sont notamment victimes d’une politique économique dans laquelle seule la concurrence, la performance et le profit comptent. Voici un aperçu de quelques décisions inacceptables :

  • Pas d’obligation pour la Confédération et les employeurs privés d’engager un nombre minimum de personnes handicapées
  • Augmentation de un à trois ans de la durée de cotisation minimale pour toucher une rente
  • Suppression de l’adaptation automatique de la rente pour les personnes déclarées invalides avant leur 45ème année
  • Diminution de la rente pour les bénéficiaires de l’étranger (vous avez dit xénophobe?)
  • Diminution des rentes pour les soins de personnes fortement handicapées
  • Obligation pour les personnes touchées d’accepter toutes mesures et tout travail qui leur sont proposés

Les „faux invalides“, voilà un discours souvent tenu et qui a manifestement porté ses fruits. Quelle honte de voir des politiciennes et des politiciens, se voulant de tradition chrétienne et libérale, se convertir à une idéologie qui tente de faire porter la responsabilité de la réinsertion et de l’intégration précisément par celles et ceux qui ont été exclus.