L’élimination des déchets radioactifs est un casse-tête que personne n’a jusqu’à présent réussi à résoudre. Il faut plusieurs centaines de milliers d’années pour que la radioactivité des déchets diminue de moitié . Du-rée pendant laquelle ces substances extrêmement toxiques doivent pouvoir être stockées sans risques de contaminer les êtres vivants. Une tâche irréalisable, comme le prouve l’échec de toutes les tentatives en-treprises pour se débarrasser sans risques des déchets nucléaires. Quelques exemples de recettes infruc-tueuses :

  • Immerger les déchets en haute mer, comme l‘a tenté la Suisse , entre 1971 et 1982, mais la plupart des quelques 6700 fûts, censés résister mille ans étaient éventrés après quelques années.
  • Les mettre dans des anciens puits de pétrole, méthode adoptée par les Russes, mais des substances radioactives sont remontées à la surface et ont contaminé les nappes phréatiques.
  • Les retraiter, à la Hague à Sellafield, mais ces installations ont relâché dans l’environnement, par pe-tites doses, autant de radioactivité que Tchernobyl.
  • Les vitrifier, comme en Europe occidentale, mais on a découvert que le verre était attaqué par des bactéries plus corrosives que l’acide.
  • Les encapsuler dans des céramiques au zircon, mais contrairement à ce que laissaient croire les si-mulations, la radioactivité les a rapidement fragilisées.
  • Les enfouir dans une mine de sel, comme dans la Hesse, en Allemagne, mais l’eau a envahi la mine et les nappes phréatiques sont aujourd’hui contaminées.

Comment peut-on dès lors croire que l’enfouissement dans des argiles à opalinus constituerait la solution miracle ? Notre scepticisme est doublement fondé, car tant la NAGRA que les experts géologues ayant travaillé sur le projet sont liés aux exploitants des centrales nucléaires. Cette situation est inacceptable compte-tenu des risques en jeu.

Il n’y a qu’une solution : ne plus produire de déchets ! Ce qui exige de sortir le plus rapidement possible du nucléaire. Les centrales nucléaires actuellement en service peuvent et doivent être remplacées par des sources d’énergies renouvelables et par des mesures d’efficacité énergétiques lorsqu’elles sont arrivées au terme de leur cycle d’exploitation. Si les producteurs de courant nucléaire devaient payer eux-mêmes la facture de l‘élimination des déchets radioactifs, ils seraient certainement aussi de cet avis.