Le Conseil fédéral n’assume pas ses responsabilités en matière de biodiversité. Les animaux et les plantes menacés ont besoin d’urgence de plus de protection.
Adèle Thorens Goumaz, conseillère nationale VD

Il y a près de dix ans, le parlement soutenait une proposition des Verts chargeant le Conseil fédéral d’élaborer et de mettre en œuvre une stratégie pour le maintien et la promotion de la diversité.

Entretemps, il est devenu clair que la Suisse n’atteindra pas les objectifs fixés par le Conseil fédéral pour 2020 dans la Stratégie biodiversité qu’il a publiée en 2012, faute de mesures concrètes pour les mettre en oeuvre. Le montant de 55 millions de francs alloué l’année dernière pour des mesures urgentes n’y changera rien. Le Plan d’action sur les pesticides présenté hier est également insuffisant pour la protection de la biodiversité. Le Conseil fédéral a refusé de prendre un véritable tournant en matière de pesticides.

Protéger au lieu de tirer

Le Conseil fédéral doit enfin mettre en œuvre le mandat parlementaire en faveur de la protection de la biodiversité. Les Verts exigent du Conseil fédéral :

  • l’intégration du maintien et de la promotion de la biodiversité comme objectif dans la deuxième étape de la révision de la loi sur l’aménagement du territoire (en all.) ;
  • le prélèvement d’une taxe incitative sur les pesticides, l’interdiction de la vente de pesticides aux particuliers et de l’utilisation de pesticides dans les parcs publics, ainsi que la promotion d’alternatives à l’utilisation dans l’agriculture de pesticides de synthèse;
  • qu’il rende superflue la construction de nouvelles routes au moyen d’une politique de transports durables. Le développement actuel du réseau routier coupe et détruit des habitats de valeur de nombreuses espèces animales et végétales.

En outre, les Verts réclament du Parlement qu’il apporte sa contribution à l’application du Plan d’action Biodiversité au lieu d’autoriser le tir de toujours plus d’espèces protégées comme le loup ou le cygne.

Les pertes de biodiversité conduisent à des pertes économiques

Ne rien faire en matière de biodiversité coûte cher. Comme le Conseil fédéral le souligne dans la réponse à une interpellation de la conseillère nationale Adèle Thorens(Verts), les coûts annuels de l’inaction et la réduction des prestations de la biodiversité au profit de l’économie et de la société qui en découle jusqu’en 2050 sont estimés à 4% du produit intérieur brut (PIB).