Durant les prochaines semaines, le Conseil fédéral va réélire l’organe suprême de l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN). C’est donc à point nommé qu’il précise aujourd’hui par voie d’ordonnance les critères d’indépendance des membres dudit conseil. Les Verts saluent un durcissement qu’ils appelaient de leurs vœux depuis longtemps. Les nombreuses interventions parlementaires issues du groupe des Verts ont manifestement fait effets.
Au Conseil fédéral d’agir maintenant avec cohérence. Il ne doit en aucun cas reconduire les membres du conseil de l’IFSN dont l’indépendance vis-à-vis de l’industrie nucléaire apparaît douteuse. Cela concerne en premier lieu le professeur EPFZ Horst-Michael Prasser, qui occupe une chaire financée par les exploitants de centrales nucléaires.
Les Verts veulent que les positions critiques sur le nucléaire soient mieux représentées au conseil de l’IFSN, et que celui-ci intègre des expertes et des experts venant d’autres domaines comme la médecine ou les assurances. Leur point de vue sur la sécurité des centrales doit absolument être pris en compte. Il faut en outre pouvoir recourir au potentiel de connaissances fourni par les professionnels de l’étranger.

La sécurité nucléaire a besoin d’autres réformes
Le renforcement des critères d’indépendance des membres du conseil de l’IFSN est une étape importante dans la bonne direction. Pour les Verts, c’est cependant loin d’être suffisant. Dans une résolution adoptée le 10 septembre dernier par les déléguées et les délégués du parti, les Verts demandent que l’IFSN fasse l’objet d’importantes réformes, tant en ce qui concerne son personnel que ses structures. Parallèlement à une composition indépendante, transparente et équilibrée du conseil de l’IFSN, la commission fédérale de sécurité nucléaire (CSN) doit être renforcée pour être en mesure de donner un second avis argumenté et critique.
L’IFSN s’est jusqu’à présent distingué par la négligence avec laquelle il traite le problème de la sécurité des centrales nucléaires. La récente décision de continuer à exploiter le réacteur vétuste de Mühleberg est en cela symptomatique. L’IFSN avait pourtant lui-même exprimé des doutes sur la sécurité du manteau de la centrale. Il n’a pas pu être prouvé jusqu’ici que celle-ci est protégée contre une rupture de digue en cas de tremblement de terre. La surveillance du nucléaire suisse a manifestement oublié que sa mission est de protéger la population et non l’industrie de l’atome.