Lors d’une conférence de presse tenue ce matin, les Verts suisses et Rebecca Harms du groupe parlementaire des Verts au Parlement européen ont mis en évidence les nombreux problèmes et questions qui restent en suspens en matière d’élimination des déchets radioactifs. Christian van Singer, conseiller national vaudois, a rappelé dans son introduction que « si toutes les solutions proposées pour stocker des déchets radioactifs fonctionnent sur le papier, il n’existe actuellement aucun site de stockage final sur notre planète. Toutes les tentatives ont échoué; la population a de bonnes raisons d’être méfiante. »

Rebecca Harms a donné un aperçu de la situation au niveau européen et a critiqué le projet de directive européenne sur les déchets nucléaires. Il minimise la gravité du problème. À propos des centrales nucléaires planifiées en Suisse, elle a déclaré : « Je trouve parfaitement irresponsable qu’on veuille construire des centrales sans savoir ce qu’on va faire des déchets. »

La conseillère nationale soleuroise Brigit Wyss a expliqué que le gouvernement soleurois soutient la construction d’une nouvelle centrale nucléaire à Gösgen, mais qu’il est critique à l’égard d’un dépôt pour déchets faiblement et moyennement radioactifs. « La décision de construire de nouvelles centrales nucléaires doit pourtant absolument être couplée à une solution pour le stockage des déchets radioactifs. »

L’exemple de Benken dans le Weinland zurichois permet à la Conseillère nationale zurichoise Marlies Bänziger de montrer comment la population concernée est de plus en plus exclue du processus de décision. « Au lieu de simuler une collaboration, il serait plus honnête de communiquer clairement qu’un vrai droit d’intervention n’est tout simplement pas souhaité et qu’une participation de la population est exclue. »

Pour conclure, Matthias Gautschi du comité des Verts argoviens et de l’association ‘Pas de déchets radioactifs dans le Bözberg’ (Kein Atommüll im Bözberg, KAIB) a révélé les lacunes du Plan sectoriel ‘dépôts en couches géologiques profondes’: « Les documents destinés à la procédure d’audience ne sont pas compréhensibles. Les connaissances sur les dépôts de déchets radioactifs sont actuellement insuffisantes et les données disponibles ne permettent pas de comparer les sites. Et la dépendance de la Société coopérative nationale pour le stockage des déchets radioactifs (Nationalen Genossenschaft für die Lagerung radioaktiver Abfälle, Nagra) à l’égard des exploitants de centrales nucléaires reste un problème. »