Les chiffres du rapport sur le climat de l’ONU sont alarmants: si l’on n’agit pas aujourd’hui, de manière décidée, la terre connaîtra d’ici 2010 un réchauffement de 1.1 à 6.4 degrés. La calotte glaciaire arctique pourrait fondre, 90% du permafrost dégeler, les ouragans et les tempêtes se multiplier, le niveau des mers s’élever considérablement, jusqu’à 59 centimètres. Il y a peu, le rapport Stern (établi sur demande du gouvernement britannique par Nicholas Stern, ancien économiste en chef de la Banque mondiale) a souligné les conséquences économiques catastrophiques de cette situation. Et les mois exceptionnellement chauds que nous venons de vivre montrent combien la Suisse, elle aussi, est touchée par le réchauffement climatique, tant sur le plan écologique que sur le plan économique.

Jusqu’à présent, la réaction de la classe politique suisse au réchauffement climatique a été plus que timide et irresponsable. Les partis bourgeois ont empêché l’adoption d’une taxe CO2 efficace et n’ont fait qu’un tout petit pas avec la taxe sur les huiles de chauffage et le centime climatique. Les quatre scénarios énergétiques du Conseil fédéral, dont on a inofficiellement connaissance, ne sont pas à la hauteur de la situation. Même le scénario 4, le plus courageux, ne donne pas la priorité à l’efficacité énergétique et à une réforme fiscale écologique.

Avant les élections, tous les partis ou presque se déclarent écologistes. Nous verrons bien ce que valent ces professions de foi. Les Verts réclament un débat urgent lors de la session de mars et feront une série de propositions dans le domaine de la politique climatique et énergétique. Le climat nous dit qu’il est grand temps d’opérer un tournant énergétique. Il est grand temps aussi que le Conseil fédéral et le parlement le comprennent.