La réalité a changé. Voilà ce que nous ont montré, cet été encore, les événements extrêmes qui se sont succédé notamment au Tessin, en Valais et dans les Grisons. En Suisse, la hausse des températures est deux fois plus importante que la hausse mondiale. « En plus de lutter pour réduire les émissions de CO2, les villes, les cantons et la Confédération doivent agir de manière ambitieuse et coordonnée pour protéger la population et notre environnement. » C’est par ces mots que la présidente du groupe parlementaire des VERT-E-S, Aline Trede, a introduit la présentation des mesures Vertes qui permettent de mieux affronter le changement climatique, lors de la conférence de presse des VERT-E-S. 

Dramatiquement touché par les intempéries et les laves torrentielles qui ont dévasté pendant la nuit la partie haute de la Vallemaggia et pris la vie de plusieurs personnes, le Tessin continue de gérer les conséquences. « Je vis dans cette vallée et j’ai vu la désolation et vécu la tristesse et l’impuissance de celles et ceux qui y vivent », a raconté Samantha Bourgoin, vice-présidente des VERT-E-S suisses, et co-coordinatrice de Verdi del Ticino. Elle souligne aussi « qu’il faut maintenant un fonds qui mette rapidement à disposition les moyens pour rebâtir et adapter les infrastructures aux nouvelles conditions climatiques » (motion des Verdi del Ticino).   

Cantons alpins et villes sous pression 
Le Valais est un autre canton alpin fortement impacté par le réchauffement climatique qui a subi cet été des dégâts colossaux « Au niveau cantonal, nous allons prochainement voter sur une loi climat qui prévoit des mesures d’adaptation aux changement climatiques. Les collectivités publiques ont donc les moyens d’agir », a cité Christophe Clivaz, conseiller national VS et par ailleurs à l’origine, il y a 10 ans, du projet AcclimataSion lorsqu’il était membre de l’exécutif de la Ville de Sion. Un projet toujours en cours qui, lors de la réalisation d’aménagements urbains, donne la priorité à la végétalisation et au cycle de l’eau avec comme objectifs de diminuer la chaleur, de favoriser la biodiversité et de limiter les risques d’inondation. Protéger le climat et s’adapter aux changements est essentiel pour les cantons alpins. « Lorsque les partis bourgeois le reconnaissent aussi, les choses bougent plus vite. »  

La lutte contre les îlots de chaleur et les conséquences sanitaires des canicules mobilisent les villes. Du côté de Bâle, les autorités ont installé des parasols et des brumisateurs. « Mais cela ne suffit pas. Nous avons besoin de plus d’espaces verts, de végétalisation qui offrent ombre et fraîcheur pour lutter contre les îlots de chaleur », a souligné Anina Ineichen, députée Verte au Grand Conseil et candidate au Conseil d’État. L’enjeu est de taille car l’extrême chaleur des villes fragilise la population, notamment la plus âgée.  

Ne pas laisser les régions touchées de côté 
Si les solutions existent, elle se heurtent souvent, entre autres, à un problème de financement. « Les petites communes qui ne disposent ni d’une grande administration, ni d’un grand budget ne doivent pas être laissées à elles-mêmes. C’est pourquoi elles ont besoin du soutien financier de la Confédération », a souligné Aline Trede, en annonçant que les VERT-E-S allaient déposer un bouquet d’interventions. Elle demande, entre autres, que les mesures d’adaptation au climat soient financées par le fonds routier national : « En Suisse, le secteur des transports est le principal émetteur de CO2. Selon le principe du pollueur payeur, il est donc justifié qu’il finance les conséquences du réchauffement climatique. » Les VERT-E-S demandent aussi la flexibilisation du chômage partiel pour les entreprises touchées par les intempéries qui doivent cesser leur activité et ne peuvent l’annoncer tout de suite. Le réchauffement climatique est un défi pour l’ensemble de la société, dont les conséquences doivent être supportées de manière solidaire. C’est pourquoi la Suisse doit assumer sa responsabilité globale et soutenir les pays les plus pauvres dans cette transition.