La commission protège les exploitants des centrales nucléaires plutôt que la population. Si le plenum n’améliore pas le projet de façon significative, il ne nous restera plus qu’une seule possibilité : la votation populaire.
Robert Cramer, conseiller aux Etats GE

L’adoption de la Stratégie énergétique 2050 devait signifier le tournant énergétique. Quasi tous les partis avaient fait leur cette promesse électorale après la catastrophe de Fukushima. Mais aujourd’hui, la commission de l’environnement des Etats a définitivement renoncé à cet engagement. Plutôt que de limiter la durée de vie des centrales nucléaires suisses, la commission souhaite désormais que même les plus vieux des réacteurs continuent à fonctionner pour une durée illimitée. Il ne reste plus dans la loi que l’interdiction de construire de nouvelles centrales. Mais celle-ci pourra être facilement supprimée. La commission continue ainsi à édulcorer le projet déjà insuffisant du Conseil national et décide définitivement de ne pas sortir du nucléaire.

Cette décision de la commission est extrêmement dangereuse. Les centrales nucléaires suisses ont été conçues à l’origine pour une durée de vie maximale de 30 à 40 ans. Les technologies utilisées sont dépassées, la matériel présente désormais des défauts et devient plus fragile – comme l’ont démontrées les fragilités récemment découvertes dans la centrale de Beznau et les fissures du manteau du réacteur de Mühleberg. Ces deux paléo-centrales doivent en particulier être immédiatement débranchées pour des raisons de sécurité – rappelons que celle de Beznau est la plus vieille centrale nucléaire au monde !

Si le projet ne devait pas être amélioré par le Parlement de façon significative, les Verts soumettront leur initiative pour une sortie du nucléaire au verdict des urnes. Avec la réglementation actuelle, retirer l’initiative n’est pas une option. Et les Verts en sont persuadés : la population soutiendra le tournant énergétique et la sortie du nucléaire.