Plus – et non moins – de protection climatique .

La nouvelle révision de la loi sur le CO2 ne permet pas – loin s’en faut – d’atteindre les objectifs climatiques officiels de la Suisse pour 2030, et encore moins les objectifs bien plus ambitieux qui seraient nécessaires pour que la Suisse apporte une contribution équitable à l’objectif climatique planétaire de 1,5°C. Le projet ne répond pas non plus aux attentes du corps électoral : selon l’analyse du gfs.bern, une nette majorité des votant·es (68 %) du 13 juin 2021 était d’avis qu’il faut se montrer plus déterminé·es pour contrer le dérèglement climatique. Le Non à la loi sur le CO2 n’est donc pas un Non à davantage de protection climatique. La Suisse peut – et doit – agir de manière plus systématique contre le réchauffement climatique chez elle. Au lieu de se racheter à l’étranger grâce à des compensations bradées, la Suisse doit réduire le CO2 qu’elle émet chez elle. La guerre en Ukraine montre en outre à quel point il est important de sortir rapidement des énergies fossiles non seulement pour protéger le climat, mais également pour assurer notre approvisionnement et disposer d’une énergie abordable.

Une étape nécessaire, mais totalement insuffisante

Pour les VERT-E-S, il s’agit par conséquent de reprendre toutes les mesures incontestées de la mouture du 13 juin et de répondre aux critiques à son égard par d’autres mesures plus efficaces. Et investir davantage dans la protection climatique à l’aide de fonds fédéraux, au lieu de taxes incitatives, comme le requiert l’initiative pour un fonds climat en faveur d’un nouveau pacte Vert que lancent les VERT-E-S et le PS. De surcroît début 2021, les VERT-E-S ont déjà présenté leur plan pour une Suisse proclimatique, qui montre comment la Suisse peut contribuer en fonction de sa taille et de sa richesse à maintenir l’augmentation de la température mondiale à 1,5°C. Nous plaçons au premier plan de la révision de la loi sur le CO2, les axes suivants :

  • accélérer rapidement l’assainissement des bâtiments, en remplaçant 2x plus de chauffages à énergie fossile par des systèmes à énergie renouvelable.
  • ce sont les transports qui nécessitent le plus gros effort : baisser nettement la valeur-cible du parc de nouvelles voitures pour parvenir à zéro émission rapidement, mais au plus tard en 2030.
  • il ne suffit pas de faire le plein des avions avec du carburant synthétique renouvelable, si l’on ne réduit pas le nombre de vols. Même dues à un carburant synthétique renouvelable, les traînées de condensation renforcent le réchauffement de la Terre et il faut beaucoup d’énergie pour en fabriquer. À l’échelle continentale, le rail devient la norme et l’avion l’exception, ce qui exige de développer rapidement et à grande échelle les liaisons ferroviaires internationales et les trains de nuit et de moderniser le système des billets internationaux.
  • la place financière suisse finance 20x plus de gaz à effet de serre que les ménages et les entreprises suisses. La FINMA et la BNS ne peuvent pas se contenter d’examiner simplement les risques financiers liés au climat, elles doivent prendre des mesures pour les contrer et réduire ces émissions. Enfin, la Confédération devrait conclure des conventions contraignantes avec ce secteur, afin de rendre les flux financiers climat-compatibles.
  • il faut en outre créer les bases légales pour participer au financement international des mesures de soutien et d’adaptation aux dégâts dus au changement climatique dans les pays en développement. Pour les VERT-E-S, ce financement se monte à 1 milliard par an, hors coopération au développement.
  • Dans son rapport, le GIEC a montré que pour atteindre l’objectif de 1,5°C, il faut sortir des énergies fossiles ET avoir recours aux émissions négatives. La loi sur le CO2 doit en tenir compte en rendant la sortie de l’ère fossile contraignante et en encourageant la création de puits de carbone naturels et techniques, notamment en augmentant la capacité d’absorption des forêts et du sol.

Réponse à la consultation complète_ en allemand (PDF)