La Suisse risque de retourner au dernier millénaire énergétique. En effet, alors que les énergies renouvelables se développent considérablement, la droite et le lobby nucléaire planchent sur une nouvelle centrale, soutenu-e-s par Albert Rösti, ancien lobbyiste nucléaire, et le Conseil fédéral. Le contre-projet à l’initiative pronucléaire, concocté par notre ministre de l’énergie, veut lever l’interdiction d’en construire une nouvelle. Au lieu d’accélérer systématiquement le tournant énergétique, il plonge la Suisse dans le passé et fait miroiter à la population une pseudo-autarcie énergétique irréaliste et sans avenir : c’est compromettre notre avenir et saboter le tournant énergétique. 

Cher et dangereux, le nucléaire produit des déchets radioactifs. Cette énergie est obsolète : non flexible, centralisée et monopolistique. À l’inverse, les installations solaires livrent déjà aujourd’hui de l’énergie propre, sûre et accessible : de manière décentralisée, avantageuse et climat-compatible. 

La production solaire a le plus grand potentiel : autant que la consommation suisse annuelle en électricité. Il faut relever les subventions pour le solaire et éliminer les obstacles procéduraux, sans pour autant compromettre la protection de la nature et du paysage. Concrètement, il s’agit d’inscrire au niveau législatif des délais de traitement contraignants, d’étendre la procédure de déclaration simplifiée pour toute installation sur toit, façade ou surface libre, d’instaurer des normes fédérales pour des modules intégrés peu réfléchissants, de définir des critères clairs pour les bâtiments protégés et de doter les autorités de ressources humaines supplémentaires. Il convient en outre de définir de nouvelles normes solaires pour le bâti existant et nouveau. Des capacités de stockage en encourageant les batteries et le soutien à la recherche sont ici indispensables.  

Les VERT-E-S sont convaincu-e-s que le solaire fournit une contribution-clé en hiver, puisque les installations en façade sur le Plateau fournissent même en hiver jusqu’à 50% de leur production annuelle et des infrastructures alpines leur production totale, tandis qu’à partir de février la production solaire remonte et complète ainsi à merveille la capacité de stockage hydraulique… contrairement à l’énergie en ruban inflexible d’une centrale nucléaire. 

Une souveraineté énergétique durable étant d’importance stratégique, les VERT-E-S demandent au Conseil fédéral de mettre sur pied, avec l’Union européenne, une politique industrielle renforçant la création de valeur indigène dans le secteur énergétique, afin de réduire notre dépendance problématique envers des fabricants chinois. Face aux graves violations des droits humains et aux dégâts écologiques massifs, il faut rapidement augmenter les capacités européennes de produire des cellules solaires. Il y a lieu en outre d’examiner l’opportunité de créer une nouvelle entreprise étatique, analogue à RUAG, ayant la mission claire de fabriquer des cellules solaires en Suisse. Nous garantissons ainsi à terme notre sécurité et indépendance nationales en matière d’énergies renouvelables. 

La droite mène malheureusement une politique énergétique axée uniquement sur la production. Or, le plus grand potentiel réside dans l’énergie que l’on ne consomme pas : c’est l’énergie la meilleure marché et la plus propre. Selon l’Office fédéral de l’énergie, la Suisse peut économiser 1/3 d’énergie grâce à des mesures d’efficience. Efficience et sobriété doivent faire partie intégrante d’une politique énergétique d’avenir. Gaspiller est inutile et cher. Il convient ici de définir des objectifs contraignants pour les entreprises et de concevoir des programmes sociaux pour les ménages. 

L’isolation thermique des bâtiments comblerait p.ex. les déficits hivernaux en électricité.  

Au vu du nombre croissant de défections pour cause de canicule et des risques consécutifs pour notre réseau, les VERT-E-S exigent de poursuivre rigoureusement la sortie du nucléaire décidée par la population. Les centrales datent de dernier millénaire et concentrent de plus en plus de risques pour la sécurité de l’approvisionnement. Elles ne sont pas assez flexibles pour contribuer à stabiliser le réseau. Par ailleurs, les VERT-E-S requièrent que la Confédération cesse de subventionner l’industrie nucléaire, afin que l’argent libéré serve à développer rapidement les renouvelables. De toute façon, la question de l’entreposage définitif et sûr de déchets, restant radioactifs durant des centaines de milliers d’années, reste entière : raison de plus de ne pas prolonger l’exploitation des centrales. 

Afin de pouvoir planifier le développement des renouvelables et d’assurer les investissements, il faut définir un programme de sortie. 

D’un point de vue économique, le nucléaire concurrence directement la production de solaire et les projets d’Albert Rösti ont pour dessein de freiner le tournant énergétique. Ils créent un appel d’air pour les importations d’énergies fossiles : une évolution très nuisible pour le climat.  

Alors que le Conseil fédéral mise sur une technologie depuis longtemps dépassée, chère et dangereuse, les VERT-E-S font avancer le tournant énergétique grâce à l’initiative solaire : des installations solaires sur les toits, façades et infrastructures pour un approvisionnement en électricité sûr et climat-compatible. 

Le problème, ce sont les nouvelles centrales nucléaires :  

  • trop chères pour un approvisionnement abordable en énergie  
  • trop dépendantes d’États autoritaires comme la Russie ou le Kazakhstan  
  • trop dangereuses pour la population 
  • et un obstacle pour développer les renouvelables 
  • trop rigide, pour réagir aux fluctuations des renouvelables  

C’est pourquoi les VERT-E-S affirment clairement : 

  • pas un franc versé – directement ou indirectement – à des centrales nucléaires obsolètes ou nouvelles  
  • oui à l’initiative solaire : de l’électricité de son toit, plutôt que des risques nucléaires ! Son potentiel couvre la consommation actuelle d’électricité en Suisse. 
  • oui aux économies d’énergie en soutenant les ménages 
  • et, au cas où Conseil fédéral et Parlement persistent à s’égarer sur la piste nucléaire de quelque manière que ce soit, nous lancerons un référendum. 

Car l’avenir est renouvelable. L’avenir est solaire. 

Résolution adoptée par l’assemblée des délégué-e-s du 23 août 2025