Changement climatique – changement dans les têtes
Le changement climatique a modifié beaucoup de choses dans la politique et dans nos têtes. Si le changement dans les têtes se poursuit aussi vite que cette année, je vois de bonnes chances pour l’avenir. En tant que conseiller d’Etat nouvellement élu, mon but est de hâter ce changement, entre autres en mettant en œuvre la politique verte.
On me demande souvent ce que cela fait de devenir soudain conseiller d’Etat. En bref : mon agenda est bien rempli, je travaille beaucoup et avec grand plaisir. Au gouvernement, la politique devient concrète. Au gouvernement, il s’agit de réaliser des choses. Le fait que je sois moi-même ingénieur est un élément positif au sein de la Direction des travaux publics. Qui s’y entend en technique voit aussi les limites de la technique et ne succombe pas à la croyance qu’un jour ou l’autre une technologie miracle viendra résoudre tous nos problèmes climatiques et énergétiques.
Neutralité carbone – pas d’excuses !
Voici quelques mois à peine, le Conseil fédéral s’est fixé l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050. Je n’aurais pas cru cela possible il y a un an. Une révolution se produit dans nos têtes. Zéro signifie passage complet du pétrole et du gaz aux énergies renouvelables. Pas d’excuses. Aucune référence à des développements technologiques salvateurs qui viendraient d’eux-mêmes.
À quoi ressemble une société à zéro émission nette ? Et comment y parvenir ? De quelles technologies avons-nous besoin et comment les promouvoir ? Ce sont à mon avis les questions à se poser.
Bâtiment, transports, énergie solaire
Via la révision de la loi sur l’énergie, également résumée sous le titre « Modèle de prescriptions énergétiques des cantons » (MoPEC), nous nous dirigeons clairement vers l’objectif zéro émission dans le domaine du bâtiment. La loi nationale sur le CO2 actuellement discutée soutient plus avant cette transformation des bâtiments.
Dans le deuxième grand secteur des émissions, les transports, la voie est pour l’heure moins claire. Nous essayons de prévenir le développement du trafic dans le canton grâce à un aménagement ingénieux du territoire. Via une densité suffisamment élevée, des structures locales telles que magasins, commerces ou écoles sont situées à des distances adaptées à la mobilité douce (à vélo ou à pied). D’une manière générale, nous avons besoin de pistes cyclables et de chemins pour piétons qui soient attrayants et sûrs, à l’exemple de villes nordiques comme Copenhague. Qui construit des pistes cyclables récoltera des déplacements à vélo ! À long terme, le trafic motorisé individuel restant doit impérativement passer à l’électrique (batterie ou hydrogène).
Nous voulons de plus prendre les devants concernant les véhicules et biens immobiliers du canton pour les adapter dès que possible à l’objectif zéro émission nette. Une offensive dans l’énergie solaire est par ailleurs nécessaire. La décarbonisation nécessite de l’électricité et les centrales nucléaires seront bientôt fermées. L’énergie solaire a le plus grand potentiel pour répondre aux besoins futurs en électricité. C’est pourquoi nous avons aujourd’hui besoin d’investissements majeurs dans l’énergie solaire.
Nous ne savons pas encore en détail à quoi ressemblera la société zéro émission nette. Mais toutes ces mesures vont dans la bonne direction.
Martin Neukom
Conseiller d’Etat du canton de Zurich,
Directeur du Département des travaux publics
@MartinNeukom