En démocratie, la participation des femmes ne va pas de soi, c’est le moins que l’on puisse dire. Le slogan des féministes européennes «Les droits de l’Homme sont aussi les droits de la femme» est encore d’actualité au tournant du siècle et du millénaire.

L’histoire suisse est un témoin de choix pour la mise en évidence du décalage entre démocratie et droits de la femme. Alors qu’au XIXème siècle la Suisse était l’une des démocratie les plus avancées, elle a été, au XX ème, l’un des derniers pays à introduire le droit de vote et d’éligibilité des femmes. En Suisse, la démocratie a été très généralement réservée aux hommes. Les instruments démocratiques ont été organisés de manière qu’ils n’ont engendré qu’une prise de conscience limitée: tant et si bien que les efforts visant à associer les femmes à la vie politique sont demeurés relativement modestes.

La Suisse s’est toutefois prononcée pour une égalité des hommes et des femmes; cette égalité est inscrite dans la constitution et bénéficie d’une loi. Afin que ces mots et ces intentions deviennent réalité, l’Etat doit engager sa responsabilité et promouvoir une égalité globale.

Au niveau politique, les quotas sont un moyen important pour associer les minorités aux processus de décision. Ils sont, depuis des décennies, un élément-clé de la formule magique dans la démocratie suisse. Mais pour l’instant, les femmes ne peuvent profiter de ce dispositif. Or, tant que les quotas de femmes ne seront pas mis en oeuvre, l’Etat fédéral restera un monde peuplé en grande majorité d’hommes.

A l’échelle mondiale, la répartition équitable du pouvoir, du temps et de l’argent entre les hommes et les femmes n’est toujours pas réalisée. La constatation qui figure dans le rapport de l’ONU sur le développement (1995) est toujours de mise: «Aucun gouvernement ne traite les femmes aussi bien que les hommes. Les femmes ne bénéficient, dans aucune société, d’autant de possibilités que les hommes». L’égalité durable et globale entre les hommes et les femmes ne fait toujours pas l’objet d’un
consensus politique général.

Papier de position (PDF)