À la mi-septembre, le conseiller fédéral Guy Parmelin a signé l’accord de libre-échange avec les pays du Mercosur. Un accord hautement nuisible à l’environnement. À l’avenir, ces pays pourront importer leurs produits en Suisse : par exemple, 3000 tonnes de viande de boeuf – soit 15 millions de steaks – ou 7 millions de bouteilles de vin, libres de droits de douane. 

Ces importations bon marché accélèrent la destruction de la forêt amazonienne. Pour créer des pâturages ou des cultures fourragères, on défriche par le feu, ce qui aggrave le réchauffement climatique. Augmenter le libre-échange agricole signifie détruire d’avantage l’environnement : les gigantesques monocultures libèrent d’énormes quantités de CO2, empoisonnent les sols et consomment de l’eau potable précieuse. Et les importations bon marché exercent une pression énorme sur le monde agricole suisse. 

Pas de critère contraignant de durabilité 
Si l’accord avec le Mercosur contient bien des déclarations d’intention en matière de durabilité, il ne prévoit aucune contrainte en la matière pour les produits importés, contrairement à l’accord sur l’huile de palme conclu avec l’Indonésie. Il manque aussi des mécanismes efficaces pour sanctionner les violations des dispositions relatives à la durabilité. En clair : l’accord ne contient aucune règle applicable pour protéger le climat et les droits humains. 

Autre point préoccupant : le Brésil a adopté deux lois qui pourraient largement compromettre la protection de l’environnement et les droits des populations indigènes. Ces reculs considérables sont contraires aux dispositions internationales relatives à la protection des communautés autochtones auxquelles le Brésil s’est engagé. Cet accord de libre-échange renforce l’agriculture industrielle dans le Mercosur. Dans le même temps, les droits des populations autochtones et la protection de l’environnement sont affaiblis. Les VERT-E-S s’opposent vivement à ces évolutions inquiétantes. 

L’accord avec le Mercosur nuit à l’agriculture suisse, à la forêt amazonienne – le poumon de notre planète – et au climat. Et il met en danger les droits des populations locales. Autant de raisons pour lesquelles les VERT-E-S rejettent cet accord et le combattront, si nécessaire, par référendum. 

Nicolas Walder
conseiller national GE