Le débat chaotique qui a agité la commission de politique de sécurité à propos des coûts de l’armée et des avions de combat le montre une fois de plus : tant du point de vue des finances que de la sécurité, il est parfaitement absurde de vouloir aujourd’hui augmenter le budget d’exploitation de l’armée et acheter en plus de nouveaux avions de combat. La tentative de forcing des bourgeois cache une hantise : comment pouvons-nous massivement augmenter les dépenses militaires tout en évitant une votation populaire ? Il est piquant de constater que l’UDC semble bien être celle qui a le plus peur du peuple. De toute façon, un référendum contre ces nouveaux chiffres sera très difficilement évitable. Et les citoyennes et citoyens ne s’en laisseront certainement pas conter.

Une armée de 100’000 hommes signifie des millions de jours de service, qui coûtent chacun 600 francs à notre économie. Se basant sur différentes propositions de réforme de l’armée, la délégation des Verts a demandé un rapport sur l’aménagement d’une milice de volontaires comprenant 20’000, 30’000 ou 40’000 soldats. Cette demande ayant été rejetée, les Verts vont revenir en plénum et demander la réduction des effectifs de l’armée à 30’000 soldats. L’Allemagne, avec une population dix fois supérieure à la Suisse, ne comptera désormais que 175’000 soldats dans son armée.

Les Verts vont relancer le débat lors de la session de septembre et durant la campagne électorale, en se demandant publiquement de quoi la Suisse a le plus urgemment besoin : plus d’argent pour les énergies renouvelables ou pour de nouveaux avions de combat ? Plus d’argent pour les transports publics ou pour des chars ultra-perfectionnés ? Plus d’argent pour la formation et la recherche ou pour une armée de masse ? Par ailleurs, les Verts ne manqueront pas de mettre en doute la crédibilité de l’UDC en matière de droits populaires.