Le Conseil fédéral joue imprudemment avec la réforme agricole 14–17. La nature et l’agriculture de montagne en feront les frais.
Adèle Thorens Goumaz, conseillère nationale VD

Moins écolo
La politique agricole 2014-2017 (PA14-17) n’est en vigueur que depuis 18 mois et elle commence à être mise en œuvre. Son impact sur la nature et l’agriculture n’est par conséquent pas encore connu. Pourtant, le Conseil fédéral fait déjà demi-tour avec le train d’ordonnances agricoles d’automne 2015 : les subventions aux surfaces de promotion de la biodiversité doivent être réduites de 10% et limitées à la moitié des surfaces agricoles utiles d’une exploitation. De cette manière, le Conseil fédéral sape sa propre Stratégie Biodiversité et bafoue la volonté du Parlement d’encourager l’agriculture écologique. La réforme agricole menace de tourner à la farce.

Contre les agriculteurs de montagne
Selon des informations fournies par l’Office fédéral de l’agriculture, les réductions frapperaient près de 2000 exploitations agricoles. Trois quarts d’entre elles se trouvent dans des zones de montagne où la proportion des surfaces de promotion de la biodiversité est en moyenne plus élevée. Avec le paquet agricole, le Conseil fédéral désavantage les agricultrices et les agriculteurs de montagne. Cela aussi est en contradiction avec la volonté du Parlement.

Changement d’orientation vert
Le projet de modification des ordonnances d’application de la politique agricole 2014-2017 est actuellement en consultation. Les Verts demandent que le Conseil fédéral s’abstienne de réduire les surfaces de promotion de la biodiversité et mette en œuvre la réforme agricole dans le sens voulu par le Parlement. Des membres du groupe des Verts ont en outre posé aujourd’hui des questions au Conseil fédéral sur le paquet agricole d’automne 2015 (à droite). Il leur sera répondu le lundi 15 juin.