L’acquisition de nouveaux avions de combat n’a été acceptée en septembre dernier que par une majorité chanceuse. Dans une démocratie, on devrait s’attendre à ce qu’en en cas de résultat aussi serré, le Conseil fédéral fasse des concessions claires à l’importante opposition. Mais dans le cadre du choix des nouveaux avions de combat, le DDPS n’a pas fait un seul pas en direction de ses adversaires. « Ce comportement est contraire aux coutumes de la démocratie suisse, il est insoutenable pour nous », déclare Fabien Fivaz, conseiller national des Verts. En mai, le comité unitaire a annoncé une initiative potentielle contre les deux avions de combat américains en lice. Le choix s’étant porté sur le F-35, l’initiative va maintenant être lancée.

Avec plus de 5’000 personnes qui se sont engagées à récolter des signatures, le comité unitaire disposera des signatures nécessaires pour l’initiative en un rien de temps. Pauline Schneider, secrétaire politique du GSsA, est confiante : « Le Conseil fédéral peut se préparer à une défaite en votation. Les sondages de septembre ont montré un rejet clair du F-35 au sein de population votante. »

Avion furtif, le F-35 est l’avion parfait pour porter des attaques dans un territoire ennemi. Par contre, il est peu efficace en combat aérien direct sur de courtes distances, et parait peu adapté à sa mission première et unique en Suisse : la police aérienne. De plus, il présente des coûts de cycle de vie énormes et plusieurs centaines de défauts de sécurité – dont près d’une douzaine sont particulièrement graves. Même des officiers américains de haut rang se détournent du F-35, l’avion de combat dont les coûts de développement dépassent largement ceux de tous les autres avions de combat. Le conseiller national PS Pierre-Alain Fridez est extrêmement inquiet : « Avec le F-35, les services secrets américains sont toujours dans le cockpit. Cet avion de combat nous préoccupe beaucoup sur le plan de la sécurité des données et notre souveraineté »

En outre, le F-35 n’apporte aucune réponse aux menaces actuelles telles que la crise de Covid, du climat ou des soins. Le Conseil fédéral poursuit ainsi une politique de sécurité erronée en décalage total avec la réalité. Les risques sanitaires, environnementaux ou sociaux ne peuvent être éliminés avec des bombes; la solution à ces problèmes ne réside pas dans un investissement pouvant atteindre les 25 milliards en tout dans des avions de combat surdimensionnés. « Il est inacceptable que le Conseil fédéral n’ait pas fait de compromis avec les 49,9% de la population votante. Nous n’avons pas besoin d’un F-35 hors de prix, nous avons besoin d’investissements suffisants dans la protection du climat et le domaine de la santé », déclare Thomas Bruchez, secrétaire politique du GSsA.