Le rapport de l‘International Assessment of Agricultural Science and Technology for Development (IAASTD) conclut que seule une agriculture régionale et respectueuse de l’environnement peut avoir raison de la faim et de la pauvreté. C’est pourquoi les Verts déposent un postulat priant le Conseil fédéral de mettre en pratique de manière conséquente les recommandations du rapport de l’IAASTD, tant dans sa politique agricole nationale que dans ses relations internationales.

La sécurité alimentaire pour tous doit avoir la primauté. Les aliments de base ne sont pas des marchandises comme les autres et il est scandaleux qu’ils fassent l’objet de spéculation. Les Verts demandent:

  • l’exclusion de l’agriculture de tout accord de libre-échange
  • un moratoire sur les négociations avec l’OMC touchant au domaine agricole. Les tâches de l’agriculture doivent être reformulées et s’orienter en priorité sur une alimentation suffisante pour tous. La question agricole doit être de la compétence de l’ONU et non de l’OMC.
  • que le droit à la souveraineté alimentaire soit garanti à tous les pays. Chaque Etat doit pouvoir décider démocratiquement de sa politique agricole et alimentaire.

Lors de la conférence de presse, les Verts ont souligné l’importance d’un changement de cap dans la politique économique et énergétique mondiale afin de ne pas jouer la lutte contre la faim contre les dérèglements climatiques et le business agroalimentaire contre les petits paysans. C’est dans cette optique qu’ils souhaitent élargir le moratoire sur les importations d’agrocarburants, déjà demandé en juin 2007 dans une motion du groupe des Verts, à l’importation de plantes destinées à la production d’énergie, telles que les noix de jatropha, la canne à sucre, l’huile de palme, etc.

En outre, l‘exonération de la taxe sur les huiles minérales accordée aux agrocarburants doit être suspendue aussi longtemps qu’aucun label garantissant des normes de production sociales et écologiques n’a pas été introduit.

Enfin, une interpellation urgente demande que la Suisse s’engage pour un changement de cap dans les organisations internationales telles que la Banque mondiale, le Fond monétaire internationale FMI et l’Organisation mondiale du commerce OMC. Pour ces institutions, les intérêts sociaux et écologiques des humains doivent avoir la priorité sur la logique du marché. Il n’est pas admissible que, sur des terres arables, on préfère les cultures destinées aux agrocarburants à celles pour la production d’aliments.

La Suisse, siège d’une grand partie des multinationales de l‘agroalimentaire qui, par leur spéculation, contribuent à la hausse des prix et en tirent avantage, a le devoir de s’engager pour un changement de cap dans la politique agricole et commerciale.