Les Verts ne comprennent pas la recommandation du Conseil fédéral de rejeter l’initiative « Pour des denrées alimentaires saines et produites dans des conditions équitables et écologiques (initiative pour des aliments équitables) ». Il reste aveugle face aux signes du temps : les résistances aux accords de libre-échange comme TTIP, TiSA et CETA grandissent de jour en jour. L’heure est venue de prendre ces préoccupations de la population au sérieux avant qu’elles ne soient récupérées pas des mouvements de la droite populiste et nationaliste. L’avenir du commerce mondial est durable et équitable – afin que chacun, ici et là-bas, puisse en profiter et pas uniquement les multinationales et les industries agro-alimentaires.

Une initiative réaliste
Contrairement à ce qu’affirme le Conseil fédéral, l’initiative pour des aliments équitables est compatible avec le droit commercial international – comme le démontre d’ailleurs une étude de l’Alliance agraire publiée il y a peu. Deux législations suisses récentes vont dans le même sens : la révision de la loi sur la protection de l’environnement et ses mesures pour des importations durables ainsi que les standards de durabilité pour les agro-carburants (voir liens ci-dessous). L’attitude du Conseil fédéral est donc contradictoire et est purement et simplement motivée par des objectifs politiques. Seul le virage à droite du Parlement depuis les dernières élections fédérales peut expliquer ce positionnement. Les Verts demandent au Conseil fédéral d’établir un rapport expliquant comment les objectifs de l’initiative pourraient être mis en œuvre en conformité avec le droit commercial international– ceci afin de garantir un débat de fond.

Un large soutien
Cette initiative est soutenue par une large coalitiond’organisations issues du monde agricole, de la protection des consommateurs, de la coopération au développement et de la protection des animaux. Toutes ces organisations exigent ce qui devrait pourtant aller de soi : des aliments issus d’une agriculture durable, proche de la nature, respectueuse des animaux et de l’environnement et produites dans des conditions de travail équitables. Ces critères devraient être appliqués à tout type d’aliments – qu’ils viennent de Suisse ou de l’étranger.

Robert Cramer, co-président de l’initiative
Urs Scheuss, secrétaire général suppléant des Verts suisses