Les Verts sont révoltés par la décision de la CPS-N de soumettre au Parlement une proposition de réintroduction de l’examen de conscience, une pratique qu’ils jugent avilissante et inutile. Ils sont particulièrement déçus que seuls les huit membres des délégations verte et socialiste aient voté contre un projet qui nous renvoie tout droit au Moyen-âge.

Cette décision est une gifle à la face de tous les jeunes gens qui sont prêts à accomplir un service sensiblement plus long pour prouver que leur refus de l’armée est motivé par un problème de conscience. Par ailleurs, réviser une loi une année et demi seulement après son introduction ne peut que semer la confusion parmi les personnes concernées.

UNE ARMÉE CONFRONTÉE À SA PROPRE ABSURDITÉ
Le succès du service civil réjouit beaucoup les Verts. L’abandon progressif de la mentalité militaire est un progrès de la civilisation. La société profite bien davantage du service civil que de l’armée. Il ne faut donc pas se tromper de problème : ce n’est pas l’attrait du service civil qui est en cause, mais le marasme dans lequel se trouve l’armée suisse, confrontée à une absence totale de perspectives – notamment pour ce qui a trait à l’obligation de servir. Réintroduire l’examen de conscience pour cimenter cette institution anachronique va à l’encontre de la tendance à la démilitarisation observée partout en Europe.

Les Verts en appellent maintenant à la sagacité de la commission de politique de sécurité du Conseil des Etats, ainsi qu’à celle des parlementaires des deux Chambres. Ils doivent opposer un refus cinglant au projet aberrant des casques à boulons de la CPS-N. Faute de quoi il faudra s’attendre à un référendum de la part des personnes et des organisations qui défendent une conception civil de la société.