Les « Pandora Papers » le prouvent une fois de plus : la place financière suisse reste une plaque tournante de l’évasion fiscale qu’elle soit légale ou non. L’argent issu d’activités illégales peut toujours être blanchi dans notre pays. Les Panama Papers, les Swiss Leaks, les Paradise Papers, ou encore les Luanda Leaks n’y ont rien changé. Une honte tant pour la Suisse et sa place financière, que pour la majorité bourgeoise du Parlement, qui a empêché la mise en place d’une loi efficace contre le blanchiment d’argent.

Dans le cadre de la révision de la loi contre le blanchiment d’argent, les VERT-E-S avaient demandé que les fiduciaires et les cabinets d’avocat-e-s soient soumis à des contrôles plus stricts, comme le recommande depuis des années le Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI). Avec cette révision, le Conseil fédéral voulait éviter que ces lacunes subsistent en Suisse. « Les élu-e-s de droite ne sont manifestement pas intéressés par la justice fiscale internationale ni par la lutte contre la corruption », commente Nicolas Walder, membre de la commission des affaires juridiques du Conseil national (CAJ-N). « Les Pandora Papers montrent tout le cynisme des partis bourgeois et du lobby des avocats qui se sont opposés au renforcement de la loi contre le blanchiment d’argent en osant prétendre que la Suisse était déjà un pays modèle en la matière », poursuit-il.

C’est pourquoi les VERT-E-S continueront d’exiger un meilleur contrôle des fiduciaires et des avocat-e-s. Il conviendra aussi de mettre en place une base juridique pour un registre, accessible au public, des bénéficiaires effectifs des personnes morales, des trusts et autres entités juridiques. Lors de la prochaine session de la CAJ-N, en octobre, les VERT-E-S déposeront un postulat afin que notre commission puisse s’atteler activement et rapidement au renforcement la loi anti-blanchiment.