Après le fonds pour les routes, il s’agit à nouveau d’affecter près de 44 millions de francs de recettes fiscales par année à des technologies nuisibles pour l’environnement via la création d’un fonds spécial pour le trafic aérien, entraînant une charge supplémentaire de 20 millions de francs pour le budget de la Confédération. Le secteur de l’aviation reçoit déjà des subventions à hauteur de 100 millions de francs. Ce serait avant tout les aéroports régionaux et les vols privés qui bénéficieraient des nouvelles largesses.

Le trafic aérien affecte gravement l’environnement, le climat et la santé, mais n’a nullement à payer pour les dommages infligés. C’est toute la collectivité qui doit donc prendre en charge ces coûts, qui se traduisent par exemple par des hausses de primes de caisses maladies. Car le bruit et e la pollution de l’air causent des maladies, cela n’est plus mis en doute. Les vols n’ont jamais été aussi bon marché. L’aviation enregistre une croissance beaucoup plus rapide que celles des autres moyens de transport, le nombre de passagers passant de 29 à 38 millions en dix ans.

Si la taxe sur le kérosène doit être affectée à des dépenses liées au trafic aérien, que ce soit pour réduire les dommages qu’il cause à l’environnement. Les riveraines et riverains des aéroports leur réclament d’importants montants à titre de dédommagement pour le bruit qu’ils subissent. Or les moyens dévolus au fonds spécial pour l’aviation ne permettront pas de financer intégralement les mesures anti-bruit. Car cet argent doit également servir à des investissements dans le domaine de la sûreté et de la sécurité des passagers.

Au lieu d’un fonds spécial, les Verts réclament un impôt sur le kérosène qui permette de couvrir la totalité des coûts des mesures de sécurité et de compenser les dommages environnementaux selon le principe du pollueur-payeur.