Près des trois quarts des énergies fossiles, constituées essentiellement de pétrole et de gaz, proviennent de l’étranger. Et environ 7% de l’énergie totale vient de Russie. « Se passer du pétrole et du gaz, c’est protéger le climat, garantir notre souveraineté énergétique et ne plus dépendre d’Etats autoritaires ! C’est aussi soutenir l’initiative des glaciers, qui programme la fin du fossile », martèle Delphine Klopfenstein Broggini, conseillère nationale Verte (GE). « Le rejet de l’initiative des glaciers par les partis bourgeois est irresponsable et met en danger la sécurité de notre approvisionnement », poursuit-elle.

En plus de soutenir l’initiative des glaciers, les VERT-E-S déposeront un bouquet d’interventions en matière d’énergie durant la session de printemps. « Arrêtons d’élaborer de fausses solutions avec des énergies fossiles comme le Power Loop. Faire des centrales à gaz des réserves d’urgence n’est pas une solution durable. A la place, nous devons récompenser les économies d’énergie et développer massivement les énergies renouvelables », plaide Christophe Clivaz, conseiller national Vert (VS).

Interventions des VERT-E-S

  • Plan d’action « Sortir du gaz russe »
    Près de la moitié du gaz naturel consommé en Suisse provient de Russie. Plutôt que de chercher de nouveaux pays fournisseurs, la Suisse doit aller de l’avant en matière d’économies d’énergie, d’efficacité et de développement des énergies renouvelables.
  • Programme d’impulsion pour inciter les économies d’énergie
    L’énergie la plus propre est celle qui n’est pas consommée. Le Conseil fédéral doit élaborer et mettre en œuvre avec les cantons un programme d’impulsion ambitieux qui permettra d’économiser 4 TWh d’électricité d’ici 2030 et 12 TWh d’ici 2050. Pour ce faire, il ne doit pas seulement miser sur l’efficacité, mais aussi sur de véritables économies, comme la réduction du trafic ou l’extinction de l’éclairage public inutile.
  • Remplacer le chauffage électrique en cinq ans
    Les chauffages électriques sont des gouffres énergétiques qui, comme les systèmes de chauffage à énergie fossile, doivent être remplacés par des alternatives renouvelables. Pour ce faire, la Confédération doit débloquer des fonds supplémentaires. Cette mesure permettrait d’économiser environ la production annuelle de la centrale nucléaire de Beznau I.
  • Approvisionnement de secours sans centrale à gaz
    Au lieu de construire des centrales à gaz de réserve, la Confédération doit investir dans des alternatives. Les VERT-E-S exigent du Conseil fédéral qu’il élabore des alternatives sans énergies fossiles pour couvrir les pics de consommation, ceci dans le volume d’investissement prévu de 700 à 900 millions de francs.
  • Concept d’exploitation à long terme des centrales nucléaires
    Le Conseil fédéral et les partis bourgeois veulent faire durer les anciennes centrales nucléaires suisses. Les VERT-E-S demandent que les critères d’exploitation à long terme soient constamment renforcés. C’est la seule manière de garantir la sécurité de la population. Le concept d’exploitation à long terme doit aussi être inscrit dans la loi sur l’énergie nucléaire.
  • Département du climat
    En termes de personnel et d’organisation, le Conseil fédéral n’est actuellement pas à la hauteur pour protéger le climat et la biodiversité. La Suisse doit suivre l’exemple de l’Allemagne qui vient de créer un ministère de la protection du climat pour placer enfin le plus grand défi du siècle au centre des préoccupations de l’Etat. La composition du Conseil fédéral doit aussi changer au plus tard après les élections de 2023.

Lors de la session de décembre, les VERT-E-S ont déposé plusieurs interventions visant à lutter contre le gaspillage d’énergie. Le Conseil fédéral est prêt à examiner des mesures contre « l’exploitation sans utilité ». Une intervention des VERT-E-S pour une obligation d’installer des panneaux solaires sur les toits et façades appropriés est également en suspens. En outre, les VERT-E-S lancent avec le PS l’initiative pour un fonds climat, qui doit permettre de garantir les investissements nécessaires à la protection du climat et de la biodiversité ainsi que la sécurité de l’approvisionnement.