Les Verts saluent la démarche consistant à définir des domaines d’action comme les régions métropolitaines et les paysages, pour élaborer ensuite des stratégies visant leur développement et leur mise en réseau. Le projet de territoire suisse ne remet cependant pas en question les limites institutionnelles, ce qui réduit d’autant la marge de manœuvre dans les domaines d’action. Il mise sur des procédures de coopération compliquées et peu démocratiques entre la Confédération, les cantons et les communes. Les Verts appellent à repenser à plus long terme les frontières politiques qui divisent le territoire helvétique, et à concevoir les véritables domaines d’action dans cette perspective. La prolifération incontrôlée des constructions pourra ainsi être efficacement stoppée.

Exploiter les potentialités du projet
Sur de nombreux chapitres, le projet de territoire ne va pas suffisamment loin aux yeux des Verts. Ils exigent un moratoire sur l’expansion des zones à bâtir, comme le prévoit l’initiative sur le paysage. La surface totale affectée aux constructions ne doit pas augmenter. Il faut en outre réduire le trafic individuel motorisé par une politique de transfert modal, la promotion de la mobilité douce et des mesures d’aménagement du territoire rapprochant le domicile du travail et des activités de loisirs. Si le projet de territoire avance des propositions relativement concrètes pour renforcer la compétitivité grâce au développement conjoint de plusieurs centres urbains, en revanche il néglige de concevoir avec précision les contributions de l’aménagement du territoire à la solidarité et à la cohésion sociale. Les Verts exigent davantage de soutien étatique pour la construction de logements d’utilité publique et de coopératives d’habitation. En matière de politique du sol, les autorités doivent être proactives.

De bonnes intentions – mais quid de la mise en œuvre ?
Le projet de territoire suisse est le résultat d’un processus qui s’est étendu sur plusieurs années, et dans lequel tous les niveaux politiques ont été impliqués, ce qui n’a pas toujours été le cas. Le consensus minimal auquel la Confédération, les cantons, les villes et les communes aboutissent aujourd’hui pose des bases importantes pour un développement territorial durable. Les Verts soutiennent ainsi sans équivoques l’impératif de densification des zones construites : les friches industrielles doivent être exploitées et les bâtiments gagner en hauteur, sans empiéter sur les espaces verts, et sans péjorer la qualité de vie, qui peut au contraire être améliorée.
Les Verts se réjouissent par ailleurs que le projet de territoire vise à améliorer l’efficience énergétique et crée les conditions d’utilisation des énergies renouvelables. L’intégration de tous les acteurs concernés offre de bonnes chances que le projet de territoire soit effectivement traduit en actes. Des chances qu’il faut saisir dès à présent.