«Le Parlement augmente les dépenses avant même que nous ayons sérieusement débattu des besoins de l’armée face à la nouvelle situation sécuritaire en Europe. C’est insensé», s’indigne le conseiller national Fabien Fivaz (NE). En effet, l’armée va désormais disposer de plus de 7 milliards de francs par année, sans qu’elle sache comment dépenser cet argent supplémentaire.

On ne sait pas non plus d’où proviendra cet argent. Mais il est clair qu’il manquera ailleurs : pour développer les énergies renouvelables, pour promouvoir les droits humains et la démocratie sur la scène internationale ou dans la coopération au développement. Autant de domaines qui relèvent également d’une politique de sécurité bien comprise. «Ni mûrement réfléchie, ni durable, cette «stratégie» ne contribue en rien à améliorer la sécurité», résume Fabien Fivaz.

F-35 : une attaque frontale de la démocratie

De même, le Conseil des États estime que le Conseil fédéral doit signer le contrat d’achat de 36 avions de combat F-35 d’ici mars 2023. Ce faisant, il ignore les discussions critiques que vont susciter les prochains rapports du Contrôle des finances et de la Commission de gestion. Cette décision est en outre une attaque frontale contre la démocratie, car le Conseil des États accepte ainsi d’invalider l’initiative populaire Stop F-35, que plus de 100’000 personnes ont déjà signée. Conseil fédéral et Parlement ont cependant la possibilité de planifier le traitement de l’initiative pour qu’elle passe en votation en mars 2023.