Adèle Thorens, co-présidente des Verts suisses affirme : « la vérité des coûts rendrait le courant écologique meilleur marché que le courant – sale et dangereux – produit par les centrales nucléaires ou à gaz. Passer à des ressources énergétiques renouvelables serait enfin récompensé financièrement. Par contre, sans vérité des coûts, la libéralisation du marché de l’électricité risque de se faire au détriment de l’environnement. »

Malheureusement, le parlement ne veut pas en entendre parler. A preuve, il vient de rejeter un contre-projet à l’initiative « remplacer la TVA par une taxe sur l’énergie » qui visait une réforme fiscale écologique. De même, la proposition de la CEATE-N d’exploiter les vieilles centrales au-delà de 2050 maintient le prix du courant atomique artificiellement bas, en totale contradiction avec une quelconque vérité des coûts. C’est pourquoi en l’état, les Verts rejettent ce projet d’ouverture du marché car il ne comporte ni réforme fiscale écologique ni concrétisation du tournant énergétique.

Priorité à la réforme fiscale écologique et à la stratégie énergétique 2050 
Les Verts ne sont pas contre l’ouverture du marché de l’électricité pour les ménages et les petites entreprises. Un marché libre, où chaque ménage peut choisir son fournisseur, peut favoriser l’efficience et le courant solaire, via la domotique (smart home). Mais c’est encore de la musique d’avenir. Il faut que le prix du courant intègre les coûts environnementaux et de gestion des déchets ou trouver d’autres manières d’empêcher la sous-enchère écologique du courant bon marché des centrales nucléaires ou à charbon. Sans vérité des coûts, l’ouverture du marché ne peut pas accélérer le tournant énergétique et n’apporte rien à l’environnement.

Accord sur l’électricité avec l’UE pas urgent
Les Verts estiment que l’accord sur l’électricité avec l’UE n’est, pour l’instant, pas urgent. « Les Verts veulent certes mener le tournant énergétique de concert avec l’UE et pouvoir importer du courant renouvelable – en particulier éolien. En contrepartie, nos centrales d’accumulation par pompage pourraient servir de batterie pour le courant écologique européen », précise Adèle Thorens. « Mais cela n’a aucun sens tant que toutes les centrales nucléaires suisses fonctionnent et que le photovoltaïque n’est pas plus développé. Conclusion : d’abord le tournant énergétique, ensuite nous serons favorables à l’ouverture du marché de l’électricité ! »