Agenda LGBTIQ+
Le Réseau LGBTIQ+ Vert existe depuis plus de quatre ans maintenant. Nous avons beaucoup échangé, souvent discuté et organisé différentes rencontres. Sur cette base, nous souhaitons, au mois de juin, formaliser ensemble nos objectifs tant au Parlement qu’au sein du Réseau pour ces prochaines années. et les inscrire dans notre agenda LGBTIQ+. L’Agenda LGBTIQ+ a été élaboré par le groupe de travail du même nom, auquel nous participons également.
Ce que nous souhaitons réaliser
Pour les VERT-E-S, il est évident que toutes les personnes ont les mêmes droits et opportunités quelles que soient leur identité de genre et leur orientation sexuelle ou affective. Pionnier, notre parti est à l’avant-garde de l’égalité depuis des décennies. Et dès notre création, nous avons eu à cœur de rendre notre société ouverte, en nous engageant en faveur des droits des personnes homosexuelles, bisexuelles, trans, intersexes, non binaires et queer.
Au Parlement, nous avons lutté en faveur du mariage pour toutes et tous depuis 1998, et son instauration est un jalon pour la Suisse, mais surtout pour l’égalité des personnes LGBTIQ+. Dans notre pays, les idées moralisantes et bornées sur les rôles genrés ou les orientations sexuelles ou affectives sont en recul ; la bipartition homme-femme s’effrite peu à peu, au grand dam de la majorité bourgeoise du Parlement, qui exerce une forte pression pour conserver l’image de la famille binaire traditionnelle.
À l’échelle mondiale au contraire, les droits des personnes LGBTIQ+ sont en recul dans de nombreux pays et la répression contre les libertés a tendance à s’aggraver. C’est là un rappel que les acquis ne sont jamais garantis.
Buts du groupe de travail LGBTIQ+ durant l’actuelle législature
2.1 Vivre la diversité
De plus en plus de personnes ne se sentent plus appartenir au monde binaire. Nombreuses sont celles qui sont victimes de discrimination. La répartition en deux genres inflexibles imprègne fortement notre quotidien et contraint de nombreuses personnes à endosser des rôles rigides ne correspondant pas à leurs besoins ou à leur identité propre. C’est pourquoi nous voulons
- faire reconnaître l’existence des personnes non binaires en ajoutant une troisième option de genre à celles du féminin et du masculin dans un premier temps, et dans un deuxième temps supprimer la mention de genre à l’état civil.
- mener une large discussion sur la manière de dépasser des catégories telles que l’identité genrée ou l’orientation sexuelle ou affective en tant que principaux marqueurs sociaux.
- lancer une campagne contre la violence psychologique et physique envers les personnes LGBTIQ+.
- protéger les personnes LGBTIQ+ contre les discriminations sur le marché du travail et à leur place de travail.
- accompagner les établissements publics, notamment dans la sécurité, l’éducation, la formation ou la santé, afin qu’ils abordent mieux la diversité genrée.
- inclure la sensibilisation à la diversité des genres et de l’orientation sexuelle et affective dans les programmes scolaires, avec l’intervention de personnes de la communauté LGBTIQ+.
2.2 Protéger la vie commune
Le mariage pour toutes et tous a été un grand succès pour la communauté queer. Cette votation a montré à quel point la société avait changé ces dernières décennies. L’ouverture du mariage a créé une égalité fondamentale entre les couples. Mais il est rigide et pour de nombreuses personnes trop réglementé, car elles souhaitent une protection plus simple. Nous voulons
- simplifier la vie en concubinage, en améliorant la protection juridique sans créer de contrats compliqués.
- rendre accessible le PACS (« pacte civil de solidarité ») à tout type de relation de couple.
2.3 Soutenir les personnes trans et non binaires
L’identité de genre est une question individuelle et chaque personne a le droit de la vivre pleinement. Depuis 2022, il est plus simple de changer son inscription de genre : c’est un soulagement. Mais des améliorations sont nécessaires dans d’autres domaines afin de soutenir les personnes trans. Nous voulons
- élargir la norme pénale contre le racisme en y ajoutant l’identité de genre et les caractéristiques sexuelles, pour protéger les personnes trans de déclarations ou actes dénigrant leur identité.
- instaurer un registre de tous les actes de violence contre les personnes trans.
- faciliter l’accès à un accompagnement approprié, à la médication et aux interventions chirurgicales accompagnant la transition choisie et en assurer la prise en charge par les assurances-maladies.
- soutenir les jeunes personnes trans par un accompagnement adéquat dans le cadre scolaire.
- faciliter l’accès égalitaire des personnes trans et non binaires aux loisirs, notamment sportifs.
2.4 Soutenir les personnes intersexes
La santé des enfants intersexes requiert rarement de les traiter médicalement. Or, on procède encore à des interventions chirurgicales ou à des traitements hormonaux injustifiés, ce qui prive les personnes intersexes de leur droit à l’autodétermination. Nous voulons
- empêcher des opérations médicalement non nécessaires sur des enfants intersexes.
- garantir un accompagnement, notamment médical, approprié des personnes intersexes.
- empêcher l’attribution automatique d’un genre aux enfants intersexes.
- faciliter l’accès égalitaire des personnes intersexes aux loisirs, notamment sportifs.
- soutenir les jeunes personnes intersexes par un accompagnement adéquat dans le cadre scolaire.
2.5 Interdire les thérapies de conversion
Il existe encore des thérapies prétendant remettre des personnes LGBTIQ+ sur le « droit » chemin. Résultats : ces thérapies sont cause de souffrance et aggravent le dilemme des personnes concernées, en particulier des jeunes, au lieu de les aider à s’autodéterminer. Les pays limitrophes ayant interdit les thérapies de conversion, différentes organisations se sont rabattues sur la Suisse.
- Nous voulons interdire les thérapies de conversion en Suisse.
2.6 Assumer nos responsabilités internationales
De nombreux pays connaissent non pas des progrès, mais des régressions, rendant plus difficile la situation des personnes LGBTIQ+. Dans beaucoup de pays, l’homosexualité est poursuivie pénalement, et parfois même sanctionnée par la peine de mort. La situation se péjore même dans des pays proches, comme la Hongrie. Nous voulons
- définir la situation des personnes LGBTIQ+ comme un axe de notre politique (y compris économique) extérieure et exiger le respect des droits humains.
- garantir le statut de personne réfugiée si elle a fui un pays dans lequel elle était criminalisée, poursuivie pénalement ou persécutée en raison de son appartenance à la communauté LGBTIQ+.
- accompagner et protéger les personnes LGBTIQ+ requérant l’asile durant toute la procédure.
- soutenir et défendre les activistes ou organisations LGBTIQ+ dans le monde entier.
2.7 Pour notre santé
Notre couverture sanitaire doit être ouverte à toute personne sans discrimination. La longue attente pour recevoir le vaccin contre la mpox a montré l’urgence de cette thématique. Nous voulons
- obtenir un accès gratuit et anonymisé aux tests VIH et sur les infections sexuellement transmissibles.
- obtenir des autorités qu’elles agissent rapidement en cas de maladies infectieuses portant surtout atteinte aux personnes LBGTIQ+.
- exiger du personnel soignant la prise en charge respectueuse et professionnelle des personnes LGBTIQ+.
- donner accès aux personnes intersexes et trans à un accompagnement médical approprié et de qualité.
- instaurer des mesures de prévention du suicide auprès des personnes LGBTIQ+.
2.8 Élargir l’accès à la parentalité
Le mariage pour toutes et tous ouvre l’adoption aux couples homosexuels. Mais la procédure permettant au deuxième parent d’adopter reste entachée d’obstacles administratifs. La gestation pour autrui n’étant pas reconnue en Suisse, des couples ont recours à des mères porteuses à l’étranger. En légalisant la gestation pour autrui, la Suisse pourrait édicter des directives éthiques pour protéger les mères porteuses et clarifier le statut juridique de l’enfant. La gestation pour autrui fait cependant l’objet de grandes réserves, car c’est souvent une affaire commerciale. Nous voulons
- simplifier la procédure d’adoption pour le deuxième parent.
- rendre possible la parentalié à plus de deux personnes, en reconnaissant par exemple le statut de co-parents.
- exiger que la Suisse reconnaisse les procédures de procréation médicalement assistée réalisées à l’étranger.
- que les VERT-E-S rédigent une prise de position sur la gestation pour autrui.