L’essentiel en bref

Le Conseil fédéral a décidé d’acquérir des bombardiers furtifs nord-américains F-35. Et pour que le peuple ait son mot à dire, nous avons lancé l’initiative « Stop F-35 ». 

  • Le F-35 est conçu pour les combats aériens et le bombardement offensif : autant de scénarios extrêmement improbables pour la Suisse.  
  • Un tel avion, luxueux et hautement sophistiqué, coûte très cher à l’entretien et à l’exploitation. De plus, dans les autres pays, les coûts d’exploitation réels se sont révélés nettement plus élevés que prévu.  
  • Ce qui menace le plus la population suisse, c’est la perte de ses ressources vitales en raison du réchauffement climatique et de l’érosion de la biodiversité. Il s’agit d’investir dans la protection du climat et de la biodiversité, et non dans des avions de combat.  
  • La Suisse devrait renforcer sa collaboration avec les pays européens en matière de police du ciel au lieu de devenir dépendante de la plus grande puissance militaire au monde. 

La Suisse n’a pas besoin d’une immense flotte d’avions de combat  

La menace qui pèse le plus gravement sur la population suisse, c’est la perte de ses ressources naturelles en raison de la détérioration du climat et de l’appauvrissement de la biodiversité. Or, au lieu d’investir dans la protection climatique, la Suisse envisage de faire la plus grosse acquisition militaire de tous les temps.  

Même selon les expert-e-s de la Confédération, il y a très peu de risques que la Suisse subisse une offensive militaire (rapport sur la sécurité politique de la Suisse, 2021). De surcroît, une telle offensive utiliserait plutôt de nouvelles armes, telles que les drones, contre lesquelles des avions de combat sont de peu d’utilité. Enfin, les expert-e-s du Département fédéral de la défense affirment ouvertement qu’en cas d’offensive sérieuse (en all.), 36 avions ne suffisent pas. Par conséquent, l’achat des avions de combat n’a qu’un but dissuasif : la Suisse participerait ainsi à une course aux armements très préoccupante. Or, les conflits se mènent actuellement sur le front économique, à coup de désinformation et de cyberattaques. Il nous faut nous prémunir contre de tels scénarios et donc investir davantage dans la promotion de la paix, les institutions démocratiques et la coopération internationale.  

Conclusion : la Suisse n’a pas besoin d’une immense flotte d’avions de combat. Les VERT-E-S se prononcent donc contre le principe même d’acquérir de gros avions de combat. 

La « Ferrari des airs » ne convient pas aux besoins de la Suisse  

Le F-35 est effectivement l’un des avions de combat les plus modernes : une « Ferrari des airs ». Or, cela ne convient pas du tout aux besoins de la Suisse. Il a été développé en tant que « bombardier de première frappe (en all.) » et conçu pour des combats aériens ou un bombardement offensif (en all.). Comme en témoigne son caractère « furtif », qui rend sa localisation plus difficile : un avantage en cas d’attaque en territoires ennemis. Un tel scénario est hautement improbable pour l’armée suisse, ne serait-ce qu’en raison de la neutralité à laquelle s’engage la Suisse.  

À l’inverse, le F-35 présente des déficits sur des aspects particulièrement importants pour la Suisse, comme la souplesse et la vitesse ascensionnelle (en all.) par rapport à d’autres modèles. Ce qui ne convient absolument pas pour la mission de police du ciel, ni à la topographie suisse, au relief très marqué et escarpé. En outre, le F-35 est nettement plus bruyant que d’autres avions, occasionnant de fortes nuisances pour la population (en all.) vivant aux abords des aéroports militaires. De surcroît, les USA exigent pour les F-35 des aéroports aux normes sécuritaires beaucoup plus élevées (en all.), ce qui oblige la Suisse, à l’instar d’autres pays ayant acquis des F-35, à investir plusieurs centaines de millions de francs pour les agrandir. 

Sans oublier qu’autant de technique signifie autant de pannes potentielles. Le ministère de la défense américain estime actuellement que le F-35 présente 871 failles ou lacunes (en all.)