Trouver une nouvelle relation à la nature
Vice-présidente des VERT-E-S suisses depuis avril 2024, la Tessinoise Samantha Bourgoin aime tisser des liens entre les personnes, mais aussi entre les différentes instances politiques. Son envie de trouver un nouveau rapport entre l’homme et la nature l’a conduite tout naturellement chez les VERT-E-S.
Samantha Bourgoin est optimiste. Loin de se laisser démonter par les défaites, elle y voit toujours une occasion de rebondir. Tel a été le cas notamment lors de l’échec de la création d’un parc national dans les vallées du Locarnese. « J’ai travaillé durant 12 ans à la finalisation de ce projet de parc national, qui comptait sur l’aval d’une dizaine de communes pour voir le jour. J’ai été au contact de la population et en dialogue avec les autorités communales, cantonales et fédérales. Ce qui m’a énormément plu », raconte Samantha Bourgoin qui, après des études en sciences politiques à Lausanne, s’est tournée vers la communication et la gestion de projets, notamment dans le tourisme doux. Alors, lorsqu’en 2018 le projet a échoué dans les urnes, la Tessinoise a décidé de poursuivre son engagement pour la nature au niveau politique. C’est ainsi qu’elle est entrée chez les VERT-E-S et qu’en 2019 elle a été élue au Grand Conseil tessinois. La même année, elle a repris, en duo, la coordination du parti cantonal.
Bâtir des ponts
« J’ai constaté que les opposant-e-s au projet de parc national jouaient sur la peur de la population. Cela m’a donné envie de m’engager en politique pour accompagner les gens dans le changement nécessaire et d’en montrer les opportunités », explique-t-elle. « Nous devons redéfinir notre relation à la nature, cesser de la considérer simplement comme une chose à exploiter, et apprendre à l’apprécier comme une précieuse alliée qui nous aide à améliorer notre qualité de vie. Si non, ce sera des catastrophes à répétition comme celles qui ont frappé le Tessin au cours des derniers étés et qui ont obligés les VERT-E-S à demander la création d’un fonds cantonal destiné à financer la réparation des dommages climatiques ». Voici pourquoi elle met à profit ses valeurs Vertes dans tous les combats qu’elle mène au Tessin qu’il s’agisse de trafic, de salaire minimum ou de la migration. « Pour trouver des solutions il faut toujours aller sur le terrain, discuter avec les gens de leurs problèmes et de leurs besoins », assure-t-elle en évoquant sa participation au Comité de crise créé pour soutenir les communes de Cevio et Lavizzara à la suite de la catastrophe météorologique qui a frappé la haute Valle Maggia fin juin.
Au mois d’avril, Samantha Bourgoin a été élue à la vice-présidence des VERT-E-S suisses. Un poste qui lui permet de resserrer les liens entre le Tessin et la Berne fédérale. Ce qu’elle apporte à la direction du parti ? Son expérience pratique dans le domaine climatique : « Les situations que nous vivons au Tessin, à cause du réchauffement, toucheront à terme toute la Suisse. J’ai grâce à cela, une petite longueur d’avance », sourit-elle.