Ouverture, équité et esprit pionnier – les clés de notre succès !

Chères Vertes, Chers Verts,

Vous n’allez pas seulement entendre un discours présidentiel. Vous allez entendre un discours de candidature : aujourd’hui, je me mets – à nouveau et volontiers – à disposition pour assurer la présidence des Verts suisses.

Lorsque nous avons, avec Adèle Thorens, repris les rênes du parti, celui-ci devait faire face à des tensions internes, sans compter les déceptions et une certaine inertie. Désormais, tout a changé ! Désormais, nous sommes optimistes et gonflés à bloc. Désormais, nous sommes une équipe soudée. Désormais, nous enregistrons chaque année davantage de membres et de dons. Désormais, nous travaillons en étroite collaboration avec les mouvements sociaux, les organisations environnementales, les comités bourgeois et l’économie d’avant-garde. Désormais, nous gagnons les élections : ne serait-ce que ce printemps… cinq sièges supplémentaires au Parlement genevois – les Verts ont été LES gagnants de ce scrutin. Puis un deuxième siège au gouvernement de la ville de Zurich, un nouveau siège dans celui d’Uster, et des sièges supplémentaires aux législatifs et exécutifs de l’agglomération zurichoise. Et last but not least : l’élection de Christine Häsler au gouvernement bernois, prenant ainsi la succession du directeur de l’instruction publique Bernhard Pulver. Applaudissons chaleureusement tous ces magnifiques succès !

En début d’année, mon mari a – non sans arrière-pensée – déclaré : en fait, il faut arrêter quand tout va bien. Oui, c’est vrai, lui ai-je répondu… et c’est justement pourquoi je me représente pour deux nouvelles années. Car le temps sera au beau fixe lorsque nous aurons gagné les élections nationales. C’est mon objectif, c’est ma tâche, et c’est à cette aune que vous pourrez me jauger ainsi que la nouvelle direction.

Pour être tout à fait claire : nous voulons gagner au moins quatre sièges, afin que l’environnement retrouve une voix forte sous la Coupole. Vous connaissez certainement la première loi naturelle de Newton : plus il y a de Vertes et de Verts au Parlement, plus les autres partis le deviennent. Chaque voix Verte en verdit 4 autres. Par conséquent, seul un succès électoral Vert peut tarir à la source ce déclin brutal de la protection de l’environnement. L’attaque contre la sécurité d’un million de personnes en remettant en service la centrale nucléaire Beznau I par exemple. Ou les menaces qui pèsent sur nos précieux paysages et milieux bâtis car la protection de la nature et du patrimoine culturel est vidée de sa substance.

C’est du reste ce que je répète à chaque discours du 1er août : les valeurs et les traditions de la Suisse sont en de meilleures mains chez les Verts que dans de nombreux partis bourgeois. Si l’on aime son pays, on protège les glaciers contre le changement climatique, les Alpes contre le transit routier et nos paysages uniques contre les marteaux-piqueurs. Et ce que je glisse toujours entre lampions et cervelas : si l’on connaît l’histoire suisse, on ne prône pas l’isolement, mais l’équité, l’ouverture et l’esprit pionnier. C’est notre ADN : celui des Verts et celui de la Suisse.

Depuis 35 ans, les Verts sont la référence politique en matière d’environnement dans ce pays. Mais nous ne sommes pas qu’un parti écolo. Tout nous tient à cœur. C’est pourquoi nous nous battons avec et pour les personnes qui n’ont pas de place au soleil. Des personnes qui se battent contre des loyers qui n’arrêtent pas de prendre l’ascenseur. Des personnes dépassées par la numérisation. Des personnes qui, en raison de la sous-enchère fiscale pratiquée par la Suisse, n’ont aucune perspective dans leur pays, la Zambie ou le Pérou. Mais aussi : des femmes et des hommes qui veulent enfin l’égalité salariale et des conditions de travail compatibles avec leur vie de famille. En matière d’égalité, la Suisse est un pays en voie de développement. Et sur les questions sociales, nous sommes en train de le devenir.

Aujourd’hui, nous allons décider du soutien officiel au référendum contre l’espionnage des assurés. Soyons clairs : si quelqu’un veut – à la façon de la Stasi – espionner sans soupçon fondé des espaces privés ou épier des balcons, il porte atteinte aux valeurs qui fondent un Etat de droit. Et attise le malaise social. Mais ce n’est pas tout. Il est bien possible que nous devions aussi récolter des signatures non seulement pour le référendum contre la surveillance des assurés, mais également pour celui contre le démantèlement des prestations complémentaires. Et un autre contre le démantèlement de l’AI. Ou contre le Projet fiscal 17. Ou encore contre la nouvelle loi sur le contrat d’assurance. La majorité bourgeoise au Parlement fédéral déraille. Sa politique est celle des petits copains : pur clientélisme et défense des intérêts corporatistes. Elle dénature les lois et les retourne pour que leurs copains en profitent et que la population paye les pots cassés. Prenons l’exemple de la nouvelle loi sur le contrat d’assurance : une assurance-maladie complémentaire peut être unilatéralement modifiée afin d’éjecter purement et simplement les plus vieux. Ils ont cotisé pendant des décennies et sont virés avant que cela ait coûté le moindre sou. C’est une maximisation du profit scandaleuse et frénétique. Elle ruine non seulement des existences, mais également la réputation des assurances.

Chères Vertes, Chers Verts. Quelque chose doit changer dans ce pays. Nous ne pouvons pas lancer chaque jour un nouveau référendum ! Il nous faut agir là où les décisions se prennent : au Palais fédéral. Nous devons gagner les prochaines élections ! Seule manière de pouvoir respirer et enfin apporter – ensemble avec la population – des améliorations. C’est notre spécialité : on ne nous élit pas pour être sur la défensive. On nous élit pour faire avancer la Suisse grâce à de nouvelles idées et à notre esprit pionnier.

C’est également dans cet esprit que l’initiative pour des aliments équitables, sur laquelle nous voterons cet automne, est née. Dernièrement, un expert du droit commercial de l’Université de Berne m’a dit – fort enthousiaste – que cela pouvait être le début d’une nouvelle politique commerciale. Une politique qui ne vend pas l’économie locale aux multinationales. Une politique qui mise sur l’équité. Une politique qui renforce la qualité et la durabilité. Pas d’isolement, pas de sous-enchère sociale ni environnementale, mais la 3e voie. Je suis certaine que nous allons, avec nos alliés, présenter une campagne enthousiasmante cet été. Johann Schneider-Ammann, qui revient aujourd’hui des pays du Mercosur pour prêcher le libre-échange, n’a qu’à bien se tenir ! On va rire !

Chères Vertes, Chers Verts. Ce n’est pas le travail qui manque. L’initiative pour des aliments équitables, les référendums nationaux, vos projets cantonaux, les élections nationales 2019 : l’époque est intense, trépidante. Mais la dynamique fait plaisir. Car les gens recommencent à croire que cela vaut la peine de descendre dans la rue pour les revendications vertes. Au cours de ces six dernières années, nous sommes redevenus un mouvement. Un mouvement civique, qui allie l’engagement au quotidien, l’engagement dans des projets à la politique formelle. Et c’est justement cet alliage qui fait notre succès. Car il ne suffit pas d’acheter de la nourriture saine chez le paysan bio du coin… encore faut-il renforcer les Verts au niveau politique, pour que cette action individuelle produise un grand changement.

Je remercie toutes celles et tous ceux, qui m’accompagnent, qui nous accompagnent sur ce chemin. Nous sommes un collectif. Je remercie tous nos membres, sympathisants et sympathisantes. Tous nos alliés et alliées au sein des comités, organisations et associations. Les sections locales et cantonales des Verts et les Jeunes Verts. Le plus jeune groupe parlementaire que nous n’ayons jamais eu. Les membres de la direction qui se sont investis durant 6 ans pour construire le parti. Le secrétariat qui, avec à sa tête la secrétaire générale Regula Tschanz, atteint de nouveaux sommets. Tous les délégués et déléguées qui m’accorderont leur confiance en me réélisant aujourd’hui. Mais aussi ceux et celles qui ne le feront peut-être pas. La liberté de pensée et d’action n’est pas un vain mot chez les Verts. Nous ne sommes pas des béni-oui-oui, mais un parti émancipé et participatif.

Voilà, Chères Vertes, Chers Verts, exactement le message que nous voulons transmettre haut et fort ces deux prochaines années. Notre politique se focalise sur l’être humain, sa dignité et sa liberté. La liberté de pouvoir vivre sans le carcan des préjugés et des contraintes sociales. La dignité de vivre dans une société où chacun et chacune a sa place et ses droits.

Quiconque s’engage pour l’ouverture, la diversité et le respect est chez nous au bon endroit. Quiconque entend aménager positivement les changements est chez nous au bon endroit. Quiconque nage résolument et en toute indépendance à contre-courant est chez nous au bon endroit. Quiconque se veut à la fois rigoureux et constructif est chez nous au bon endroit. Le Vert est entre nos mains. Retroussons-nous les manches !

discours présidentiel (PDF)