Oui au soutien en faveur des médias
Oui à la loi fédérale du 18 juin 2021 sur un train de mesures en faveur des médias
- Les médias se battent pour survivre : les recettes publicitaires de la presse écrite ne cessent de reculer ou sont happées par les géants comme Facebook ou Google et celles du lectorat ne suffisent pas.
- Des médias indépendants, forts et pluriels sont indispensables au bon fonctionnement de la démocratie : ils nous informent sur les événements politiques, économiques et sociaux, et contribuent à la formation de l’opinion, tout en permettant de révéler là où le bât blesse.
- La loi consolide la diversité des médias en Suisse : elle soutient davantage les petits médias locaux que les grands et garantit ainsi le maintien de l’information locale.
- La loi soutient les médias en cette période de transition : les médias doivent se réorienter et s’adapter aux changements numériques. Ils ont besoin d’une aide financière temporaire pour y parvenir.
Au cours de ces 20 dernières années, les recettes publicitaires de la presse ont diminué d’environ deux tiers. La crise du Covid a aggravé la situation : en 2020, les recettes ont atteint 727 millions de francs suisses, soit 200 millions de moins que l’année précédente. En revanche, plus de 2 milliards de francs sont désormais injectés dans la publicité en ligne, mais malheureusement, essentiellement au profit de Facebook, Google ou Instagram et non des éditeurs suisses. Les médias traditionnels ne peuvent pas compenser ces pertes par des abonnements. La situation est identique pour les cybermédias : leur lectorat ne permet généralement pas d’assurer la survie du titre. Même les grands groupes de presse ne sont rentables que grâce à la diversification de leurs activités, notamment à leurs cyberplateformes dédiées au logement ou au travail.
Afin d’améliorer la situation et de promouvoir la pluralité de l’offre dans les régions, le Parlement a décidé un train de mesures destinées à soutenir les médias selon trois axes :
- l’aide indirecte à la presse s’étend désormais à la distribution et augmente les contributions aux associations et fondations,
- les médias électroniques sont désormais également encouragés, ainsi que
- la formation initiale et continue des journalistes.
Ces aides indirectes et celles aux médias électroniques sont limitées à sept ans.
Des médias pluriels et de qualité pour la démocratie
Des médias forts et indépendants sont indispensables au bon fonctionnement de la démocratie. Ils informent, forgent l’opinion et accompagnent la politique, l’économie et d’autres domaines de la vie courante d’un œil critique. Ils créent un espace de discussion publique pour les citoyen-ne-s, que les réseaux sociaux, blogs ou reportages personnels enrichissent, sans s’y substituer. Les autorités non plus. Ce train de mesures reprend ainsi une revendication que les VERT-E-S ont formulée en 2017 dans leur résolution « Des citoyennes et citoyens bien informés, garants d’une démocratie ».
Des aides justes et largement soutenues pour les médias
Ces mesures aident les médias dans leur transformation numérique. Conseil fédéral et Parlement ont ainsi posé des jalons importants pour un soutien équilibré. Ce compromis a été approuvé par les principales associations des médias et les syndicats. De plus, le subventionnement étant dégressif, les petits médias en profiteront davantage que les grands, ce qui favorise la pluralité des médias en évitant leur concentration au sein des mêmes groupes. De surcroît, les cybermédias purs sont mis sur un pied d’égalité avec la presse traditionnelle qui, elle, a déjà été soutenue par le passé. Par ailleurs, le financement est réparti pour moitié aux petits médias et pour moitié aux grands. Enfin, et surtout, ces mesures visent à améliorer les conditions de travail dans le journalisme. Limité à sept ans, le financement n’est qu’une aide, nécessaire et urgente, pour lancer la transformation numérique, et non un subventionnement illimité.
Maintien de la pluralité médiatique dans les régions
Si ce paquet de mesures en faveur des médias est rejeté, il n’y aura plus d’articles sur la politique, la vie courante, le sport ou la culture locale. Les journaux et les offres innovantes, qui assurent aujourd’hui la diversité des opinions dans les zones périphériques, vont disparaître. Les plus grands médias, les journaux gratuits ou sponsorisés par des milliardaires survivront. En cas de rejet de cette loi, le journalisme professionnel et indépendant sera perdant. En revanche, les contributions payées (les publireportages) seront plus fréquentes.