À Cancun, la Suisse doit montrer l’exemple
Les mesures actuelles en faveur du climat ne permettent pas d’atteindre les objectifs mondiaux de réduction des gaz à effet de serre. À la conférence climatique de Cancún, les négociations se poursuivent depuis déjà une semaine, et il est grand temps que la Suisse prenne l’initiative. Un sondage montre que la population suisse attend de la conseillère fédérale Doris Leuthard une action déterminée pour la protection du climat. Son attitude à Cancún montrera quel est son vrai visage à cet égard.
Aujourd’hui et demain à Cancún, Doris Leuthard participera aux négociations au niveau ministériel. Elle rentre un jour avant la clôture de la conférence. L’engagement international de la Suisse en faveur du climat a diminué après le dialogue de Genève sur le financement des mesures, sous l’égide du prédécesseur de Doris Leuthard. Or le climat n’attend pas. On voit se multiplier les phénomènes climatiques extrêmes tels que les inondations qui ont ravagé le Pakistan et l’Europe cette année.
Mais le message que notre conseillère fédérale apporte à Cancún manque de courage : la Suisse n’est prête à aller plus loin que si les pays émergents et les USA s’engagent à prendre des mesures. C’est inacceptable. La Suisse est un pays riche sans industrie pétrolière ni automobile, elle doit montrer l’exemple. La course vers la sortie de la dépendance pétrolière a commencé depuis longtemps. La Suisse s’est déjà laissé distancer; elle doit rattraper son retard dans son propre intérêt.
La conférence de Cancún piétine. D’un côté, tout le monde est d’accord qu’il ne faut pas que la température moyenne de l’atmosphère augmente de plus de 2°C, mais de l’autre côté, les mesures que les Etats ont laissé entrevoir ne permettent pas d’atteindre cet objectif. Et l’avenir du Protocole de Kyoto après 2012 n’est toujours pas clair.
Engagement pour l’après-Kyoto
La Suisse a beaucoup à faire à Cancún. Elle doit collaborer avec les autres Etats qui veulent aller de l’avant pour la formulation d’un nouveau traité pour succéder au Protocole de Kyoto. Elle doit aussi s’engager pour que le programme REDD+ dispose d’un financement suffisant. Le programme REDD+ est destiné à dédommager les pays qui protègent leurs forêts et reboisent les zones forestières détruites. Ce qui permettrait d’encourager les Etats pauvres à s’opposer avec plus de détermination à la destruction de leurs forêts. La Suisse doit s’engager pour que l’énergie nucléaire ne soit pas à l’avenir considérée comme favorable au climat. Plutôt que la séquestration géologique du CO2 émis par les centrales au charbon, il faut encourager les énergies renouvelables.
La population suisse soutiendrait Doris Leuthard, si elle jouait un rôle actif dans la politique climatique internationale. Un sondage récent montre que 69% de la population suisse demande que les milieux politiques luttent mieux contre le réchauffement climatique. Doris Leuthard doit prendre cela au sérieux!