On pourrait attendre d’un organe de contrôle qu’il remplisse sa fonction de manière critique et impartiale. Mais non, au lieu de ça, la DélCdG courbe honteusement l’échine devant les Etats-Unis. Dans son rapport sur l’affaire de la CIA, il n’est fait aucune critique des pratiques de détention douteuses des Etats-Unis. La prise de position mensongère de la ministre étasunienne des affaires étrangères est simplement acceptée telle quelle, sans commentaire. Pourtant, il est de notoriété publique que l’administration Buch a une autre définition de la torture que la communauté internationale. En outre, la DélCdG oublie de mentionner que les services secrets helvétiques ont présenté leurs plates excuses à la CIA pour la fuite liée au fax…

Les déclarations de la DélCdG sont, de l’avis des Verts, tout simplement inacceptables. En tant que pays neutre et dépositaire des Conventions de Genève, la Suisse a le devoir de tout entreprendre pour faire intégralement la lumière, et en toute impartialité, sur les reproches qui sont adressés à la CIA. En déclarant prématurément que le DFAE et le DDPS ont agi correctement et qu’il n’existe pas d’éléments prouvant l’existence de centres de détention secrets et de pratique de la torture, la DélCdG se paralyse par avance et se prive de toute possibilité de rassembler des preuves. Cette manière d’agir lance également le discrédit sur le rapporteur du Conseil de l’Europe Dick Marty. Au lieu de soutenir intensivement ce dernier, on le laisse tomber en affaiblissant sa crédibilité.

Afin d’exercer un tant soit peu de pression sur la grande puissance et pour des raisons juridiques, les Verts prient le gouvernement de suspendre la collaboration judiciaire et policière avec les Etats-Unis. Nous demandons également que le Conseil fédéral interdise à la CIA le survol du territoire suisse aussi longtemps qu’il ne sera pas clairement établi que la CIA renonce à la torture, aux enlèvements et aux transferts illégaux. Dans ce contexte, il est tout à fait révélateur que la DélCdG ne fasse aucune mention de l’“Operative Working Agreement“ dont fait encore usage le Conseil fédéral alors qu’il a été rejeté par le Parlement.

La Suisse est un pays neutre et, en tant que tel, elle doit tout mettre en oeuvre pour dénoncer toute violation des droits de l’homme. Cette revendication doit avoir la priorité sur tout autre intérêt, quel qu’il soit.