Dès lundi, la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie du Conseil national (CEATE-N) commencera à travailler sur la Loi sur le climat et sur l’initiative populaire pour un climat sain. Les freineurs en politique climatique se sentent confortés par les mauvais résultats du Sommet de Copenhague sur le climat. Stimulés par Economiesuisse – malheureusement passéiste en ce qui concerne la protection du climat – de nombreux conseillers nationaux de droite considèrent que ce n’est pas le bon moment pour décider d’une nouvelle politique climatique.

Ceux qui se laissent contaminer par cette tactique de retardement d’Economiesuisse interprètent mal les signaux de Copenhague. L’échec de ce sommet concerne avant tout le manque de concrétisation des douze points de l’Accord de Copenhague. Mais pour pousser à cette concrétisation, la Suisse doit elle-même enfin devenir plus concrète et ne doit en aucun cas faire moins bien que l’Accord de Copenhague. Pour cela il faut adapter d’urgence la Loi sur le climat proposée par le Conseil fédéral:

• L’Accord de Copenhague stipule qu’il faut éviter un réchauffement de l’atmosphère de plus de 2 degrés, que la justice climatique doit être prise en compte lors de la réduction des émissions de CO2 et qu’il faut obtenir aussi rapidement que possible une baisse des températures annuelles moyennes. Dans ce but, tous les pays doivent annoncer leurs engagements de réduction d’ici fin-janvier. Pour atteindre ces objectifs, la Suisse doit fixer dans la Loi sur le climat une réduction de ses émissions internes de CO2 de 40% d’ici 2020.

• L’Accord de Copenhague stipule que les pays industrialisés doivent soutenir les pays en développement à protéger le climat, par exemple en réduisant la déforestation. Pour la période de 2010 à 2012 il faut en outre mettre à disposition des moyens supplémentaires atteignant USD 30 milliards pour l’adaptation au réchauffement climatique. La Loi sur le climat ne contient pas encore ces mesures. La façon de générer les moyens financiers nécessaires n’est en outre pas encore claire. Les Verts considèrent que pour cela il faut en priorité taxer les émissions, utiliser les montants des sanctions et les bénéfices des enchères du commerce des émissions.

Si la Suisse renonce maintenant à ses efforts de protection du climat, elle renforce l’échec de Copenhague. C’est pour cela que les Verts demandent à la CEATE d’entrer en matière comme prévu sur la Loi sur le climat. Ils déposeront lundi les propositions d’améliorations nécessaires.