Le Conseil fédéral vide la loi sur la protection du climat de sa substance et ignore donc la volonté populaire. Il n’a visiblement rien appris du Non aux méga-autoroutes de dimanche. Sa politique rétrograde méprise la population.
Christophe Clivaz, conseiller national VS

Lors de la votation relative à la loi sur la protection du climat, les forces écologiques ont enregistré une nette victoire : 59,1% de la population souhaite diminuer les émissions de la Suisse et encourager l’innovation. Il est préoccupant que le Conseil fédéral veuille passer partiellement outre cette votation. Or, le Non aux méga-autoroutes de dimanche montre qu’il échoue lorsqu’il méprise la volonté populaire.

L’ordonnance sur la protection du climat que le Conseil fédéral a adopté aujourd’hui est insuffisante. D’une part, elle renvoie aux calendes grecques des instruments efficaces, comme l’exemplarité de la Confédération. Celle-ci exige que l’administration fédérale montre l’exemple et atteigne les objectifs climatiques d’ici 2040. D’autre part, elle ne met pas à profit la marge de manœuvre que la loi laisse au Conseil fédéral, comme de conclure des conventions avec la place financière en vue de rendre les flux financiers climat-compatibles. Le gouvernement se contente de proposer un « test climatique facultatif ». Les VERT-E-S espèrent que l’initiative place financière, lancée hier,incitera le Conseil fédéral à se montrer plus déterminé dans son action.

Le temps presse. La législation actuelle sur le climat et l’énergie ne suffit pas pour respecter les objectifs climatiques de la loi, ni ceux de l’Accord de Paris. Les lacunes de l’ordonnance en sont d’autant plus regrettables.