Depuis le glissement à droite du Parlement en 2015, les VERT-E-S ont engrangé des succès dans toute la Suisse : nous n’avons ainsi jamais été aussi nombreuses et nombreux dans les parlements cantonaux. Cependant, ces quatre dernières années ont été particulièrement exigeantes pour le groupe des VERT-E-S au Parlement fédéral. Les rapports de force se sont manifestés sous forme de décisions conservatrices, de blocages, et comme par exemple pour la loi sur le CO2, de court-termisme au détriment de l’environnement et du climat.

Des petites avancées dans la politique énergétique et environnementale grâce aux initiatives vertes

Le plus grand succès des VERT-E-S a été le Oui à la Stratégie énergétique 2050. Originellement contre-projet à l’initiative des VERT-E-S pour une sortie programmée du nucléaire, cette stratégie est restée à l’ordre du jour même après le glissement à droite du Parlement en 2015 et a su convaincre une majorité de la population. Dans d’autres domaines aussi, des initiatives populaires des VERT-E-S ont ouvert la voie. Le contre-projet à l’initiative de l’Union suisse des paysans pour la sécurité alimentaire a par exemple repris des revendications vertes et les a ancrées dans la Constitution, comme par exemple des échanges commerciaux durables ou la lutte contre le gaspillage alimentaire. Petit à petit, certaines mesures de notre initiative pour une économie verte ont elles-aussi trouvé une majorité : grâce aux VERT-E-S, le Conseil fédéral doit en particulier proposer une stratégie contre la pollution causée par les plastiques et renforcer son engagement en faveur de la biodiversité (par ex. en envisageant une sortie progressive du glyphosate). Et le respect de normes environnementales est désormais une condition explicite dans l’octroi de marchés publics. Finalement, dans le domaine de la protection du climat et de la justice climatique, de nombreuses interventions parlementaires sont en attente d’être traitées. Si, le 20 octobre, la majorité bascule dans le sens des VERT-E-S, alors elles pourraient être mises en œuvre.

Pour plus d’égalité et de respect des droits humains : de nouvelles majorités sont nécessaires

Dans les questions sociétales aussi, le groupe des VERT-E-S a pu obtenir quelques succès, même s’il manque les majorités nécessaires pour des avancées substantielles. Les VERT-E-S ont joué un rôle essentiel pour mettre en œuvre de façon non discriminatoire l’initiative contre l’immigration de masse. Nous étions les seul-e-s à faire de telles propositions dans les jours qui ont suivi la votation. Avec la « priorité aux chômeurs, chômeuses », une solution compatible avec les Bilatérales a pu être trouvée. En revanche, c’est en vain que nous avons essayé de rendre compatible avec le respect des droits fondamentaux la nouvelle loi sur le renseignement et celle sur la surveillance des assuré-e-s. Et, si la loi sur l’égalité a été révisée, elle ne comprend que des mesures symboliques pour lutter contre les discriminations salariales croissantes. Toutefois, la demande répétée des VERT-E-S d’avoir un meilleur équilibre des sexes au Conseil fédéral a été entendue. Déjà lors de l’élection d’Ignazio Cassis, les VERT-E-S ont été les seuls à miser sur une femme. Une représentation équilibrée des sexes dans les cercles décisionnels politiques et économiques est une revendication de longue date des VERT-E-S que nous continuerons à porter lors de la prochaine législature.

Les points forts de la nouvelle législature : protection du climat, égalité, démocratie.

La préservation des ressources naturelles, la protection des libertés et des droits fondamentaux, l’égalité des chances, l’équilibre social et la cohésion, aussi bien au plan local qu’international, sont au cœur du programme des VERT-E-S. Au cours de ces derniers mois, les nouveaux mouvements sociaux engagés pour la protection du climat et l’égalité ont ouvert une nouvelle marge de manœuvre politique. Mais pour pouvoir traduire cela en actes, de nouvelles majorités sont nécessaires au Parlement. Les VERT-E-S défendront les priorités suivantes au cours des quatre prochaines années :

  • Concrétisation des exigences des mouvements des grèves pour le climat avec une loi sur le CO2 ambitieuse et des mesures complémentaires dans les domaines de l’énergie, de la finance, de la construction, des transports, de l’alimentation, du commerce et de l’agriculture.
  • Protection de la biodiversité, du bien-être animal et des cours d’eau grâce au tournant agricole écologique et une loi sur l’aménagement du territoire efficace.
  • Application de l’égalité entre femmes et hommes avec des mesures efficaces de contrôle des salaires, une politique familiale progressiste et une meilleure reconnaissance du travail mené par les proches aidants, à la fois dans le monde du travail et au niveau des assurances sociales.
  • Développement de lignes directrices citoyennes, sociales et écologiques en matière de numérisation et renforcement des droits fondamentaux et des minorités dans tous les domaines.
  • Renforcement de l’égalité et de la solidarité internationale par une politique fiscale équitable, un service public renforcé, une protection des salaires contraignante et des règles commerciales justes et alignées sur les objectifs du développement durable de l’ONU.
  • Une politique de paix cohérente plutôt qu’une course à l’armement et des exportations d’armes, ainsi que le renforcement de l’Etat de droit et du droit international, jusque dans la politique migratoire.
  • Développement de la démocratie et de la participation dans tous les domaines de la société et création d’un climat d’innovation propice non seulement aux nouvelles technologies mais aussi aux innovations sociales tels qu’un revenu de base garanti ou la citoyenneté urbaine.

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