Les Verts participeront à la récolte de signatures de l’initiative « Contre le financement de l’industrie de l’armement » : telle est la décision des délégué-e-s lors de leur assemblée d’aujourd’hui à La Chaux-de-Fonds. L’initiative des Jeunes Verts et du Groupe pour une Suisse sans armée (GsSA) veut combler une lacune : si la loi sur le matériel de guerre interdit de financer directement le développement, la fabrication ou l’acquisition de matériel de guerre prohibé, il est possible de le faire indirectement. Via des banques, des assurances ou des caisses de pension, la place financière suisse investit chaque année des milliards de francs dans ce commerce avec la mort. L’initiative veut qu’il n’y ait plus d’argent suisse pour alimenter l’industrie internationale de l’armement et les conflits du monde entier. Mais l’initiative crée aussi davantage de transparence. A l’heure actuelle, les gens soutiennent sans le savoir le financement des entreprises d’armement à travers leur banque ou leur caisse de pension, même si cela contredit leurs principes éthiques. La récolte de signatures démarrera en avril.

Un député du HDP à propos de la situation en Turquie
Faire barrage aux flux financiers dans le commerce international d’armes est un instrument important pour éviter d’alimenter les conflits dans le monde. Mais la politique extérieure doit aussi intervenir. Les Verts demandent au Conseil fédéral qu’il s’engage davantage contre la dramatique escalade de la violence en Turquie. Dans une résolution, ils invitent le Conseil fédéral à s’engager en faveur des droits humains en Turquie et de la protection des personnes poursuivies par le régime : membres des minorités, élu-e-s, juristes, journalistes, etc.

Mithat Sancar, professeur à l’Université d’Ankara et député au parlement du parti d’opposition pro-kurde HDP, a souligné le rôle de la Turquie pour la stabilité et la paix en Europe. L’année passée, de nombreux parlementaires HDP ont vu leur immunité levée, beaucoup ont été criminalisés et arrêtés. Mithat Sancar a également perdu son immunité en mai dernier. Malgré la répression, les forces critiques envers le gouvernement continuent à s’engager pour la paix et la démocratie en Turquie. Sancar invite les Verts à s’engager dans une « Internationale de la démocratie » en faveur des droits fondamentaux et de la dignité car « Erdogan ne mène pas uniquement une politique dangereuse pour la Turquie, il fait partie de l’Internationale des populistes de droite. Plus il est fort, plus les autres ont aussi du pouvoir. »