La décision du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) est une gifle à la face des riverains de la centrale nucléaire de Mühleberg. Pour fonder l’autorisation de continuer à exploiter la centrale pour une durée illimitée, le département s’appuie sur des expertises de l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN), qui n’est pourtant pas au-dessus de tous soupçons, comme l’a montré une série de faux-pas depuis la catastrophe de Fukushima:

  • Les enquêtes ordonnées par l’IFSN pour évaluer la sécurité des centrales nucléaires suisses après la catastrophe de Fukushima sont incomplètes, car l’IFSN a tiré trop rapidement des conclusions erronées quant aux causes et au déroulement de l’accident.
  • Certains membres du conseil de l’IFSN sont liés par des intérêts financiers à l’industrie nucléaire. Jusqu’à présent, seule une des personnes concernées en a tiré les conséquences et présenté sa démission.
  • Afin de prouver que la centrale nucléaire de Mühleberg résisterait à des crues d’extrême ampleur censées n’advenir que tous les 10’000 ans, l’IFSN ne considère que des données se basant sur un risque trop faible.
  • Avec la bénédiction de l’IFSN, la centrale nucléaire de Leibstadt déverse des tonnes de substances toxiques dans le Rhin. Les installations de purification d’eau potable situées le long du fleuve sont avisées seulement un jour avant, ce qui est trop tard.
  • Comme les substances organiques peuvent dégager des gaz dangereux, une partie des déchets destinés à être stockés dans les dépôts définitifs devrait être retraitée. En raison des coûts élevés, l’IFSN renonce à exiger un nouveau traitement des déchets.
  • L’IFSN a des doutes sur la sécurité du manteau de la centrale nucléaire de Mühleberg. Elle exige également la preuve que des mesures sont prises contre le risque de rupture d’une digue en cas de tremblement de terre. Nonobstant, elle approuve que Mühleberg continue à fonctionner.

Les Verts exigent une réforme de la surveillance des centrales nucléaires suisses, tant en ce qui concerne le personnel que les structures. La composition de l’IFSN doit être équilibrée, indépendante et transparente, et faire une place aux voix critiques. La Commission fédérale de sécurité nucléaire, qui chapeaute l’IFSN – doit être renforcée afin de pouvoir pleinement assumer ses tâches.

Renouveler le conseil d’administration des FMB 
Les Verts continuent à réclamer du gouvernement bernois qu’il mette tout en œuvre pour une fermeture rapide de la centrale nucléaire de Mühleberg. Le conseil d’administration des Forces motrices bernoises (FMB) doit enfin inclure des voix qui plaident pour une réorientation durable de la politique énergétique.