La crise de la finance démontre clairement que l’auto-régulation du système financier est un mythe. La politique du laissez-faire et l’absence de contrôle étatique ont conduit à un désastre. Comme toujours, on fait appel aux caisses publiques pour réparer les dégâts, selon l’adage bien connu : privatiser les gains, nationaliser les pertes. Il est désormais évident que le secteur financier doit être beaucoup mieux régulé. Il faut renforcer le contrôle direct exercée par la politique nationale. La FINMA, le Conseil fédéral et la Banque nationale doivent garantir la transparence de la surveillance des marchés financiers.

Le groupe parlementaire des Verts s’oppose absolument à ce que le programme de crise américain soit partiellement financé par la Banque nationale. Les Verts critiquent la direction de la Banque nationale et la « politique de cabinet » qu’elle mène secrètement depuis le début de la crise financière, ainsi que son peu d’empressement à informer la population. Les Verts rappellent à la Banque nationale que sa fonction légale est de préserver la stabilité du système monétaire et financier suisse, et non de voler au secours du système américain.

Les Verts sont résolument en faveur d’un système établissant une séparation entre les différents secteurs bancaires, les activités d’investissements des grandes banques étant indépendantes d’un point de vue juridique. Il faut signifier sans ambiguïté aux grandes banques que l’Etat n’offre pas de garantie implicite à leurs activités d’investissement. Il faut par ailleurs faire toute la lumière sur les activités d’investissement des sociétés d’assurances et les redimensionner lorsque cela est nécessaire.

Toute une série de mesures sont également nécessaires pour sortir de la crise actuelle. Dans ce sens, le groupe parlementaire réclame :

  • Pas d’abaissement du taux d’intérêt minimal des fonds de pension
  • Un ajustement équitable des salaires à l’augmentation des prix et des hausses de salaire pour les secteurs se trouvant au bas et au milieu de l’échelle salariale
  • Des investissements dans l’économie réelle, à savoir le domaine de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables, les marchés publics, la protection contre les crues, etc.
  • La prise en compte des salaires des cadres de plus d’un million de francs dans la fiscalité des entreprises. Chaque franc supplémentaire touché par un cadre au titre de salaire doit se traduire par 15 centimes de plus sur la facture d’impôts de l’entreprise.