Au nom de l’Alliance Europe, Opération Libero, Les VERT-E-S suisses, le Mouvement européen Suisse, l’Union des étudiant-e-s de Suisse, l’association La Suisse en Europe et Kathrin Amacker, ancienne conseillère nationale du parti Le Centre, ont présenté aujourd’hui à Berne l’initiative populaire « pour une Suisse forte en Europe ».

Un projet d’avenir pour la majorité silencieuse

La Suisse se trouve à la croisée des chemins : quelle doit être notre place en Europe et dans un monde globalisé ? La Suisse doit-elle se replier de plus en plus sur elle-même et se provincialiser ou façonner activement l’avenir de l’Europe ?

« Avec l’Initiative Europe, nous passons à l’action : nous donnons une voix à la majorité silencieuse qui souhaite une Suisse forte, une Suisse qui travaille en étroite collaboration avec l’Europe pour agir contre la crise climatique,  la guerre  en Ukraine et d’autres tensions géopolitiques », explique Sanija Ameti, coprésidente d’Opération Libero. L’initiative est un projet d’avenir proactif pour la majorité des Suissesses et des Suisses qui, dans les sondages et aux urnes, se prononcent à chaque fois en faveur de relations fortes et durables avec l’UE et nos pays voisins.

Une décision de principe en faveur de l’Europe

L’Initiative Europe tient compte de l’importance primordiale de l’Europe et de l’UE pour la Suisse en introduisant un article sur l’Europe dans la Constitution. La Suisse participe au projet européen de paix et de liberté, sur le plan de l’histoire, des valeurs, de la culture et de l’économie.

L’Initiative Europe amène à prendre une décision de principe en inscrivant clairement des objectifs de long terme dans la Constitution : garantir les libertés acquises du marché intérieur de l’UE, tels que la libre circulation des personnes et des marchandises, et renforcer la coopération avec l’UE dans des domaines tels que la politique climatique, la formation, la recherche et la culture. La voie à suivre pour atteindre ces objectifs est laissée au Conseil fédéral et au Parlement.

Nouveaux domaines de coopération

« Nous devons ancrer le rapprochement avec l’UE dans la Constitution fédérale afin de le protéger contre les attaques des populistes de droite », déclare Nicolas Walder, conseiller national des VERT-E-S. Grâce à l’initiative, la Suisse et l’UE devraient également se rapprocher dans de nouveaux domaines sur lesquels le Conseil fédéral ne négocie pas encore actuellement. Nicolas Walder cite en exemple le Pacte vert pour l’Europe, qui permet  de faire avancer la protection du climat à l’échelle européenne.

Un autre exemple est celui de la formation. « Nous avons besoin d’une coopération assurée en matière de formation avec l’Europe, afin que nous, étudiant-e-s, ne soyons plus jamais instrumentalisé-e-s par la politique », relève à son tour Nadège Widmer, coprésidente de l’UNES.

Participer aux décisions qui nous concernent

En raison de l’érosion progressive des accords bilatéraux avec l’UE, nous sommes de plus en plus isolé-e-s sur les plans politique, économique, scientifique et culturel. Cela a des conséquences tangibles. « La prétendue souveraineté de la Suisse devient de plus en plus factice », constate Kathrin Amacker, ancienne conseillère nationale du parti Le Centre et présidente de la Plateforme Suisse-Europe. « Nous reprenons en grande partie le droit européen sans avoir participé à son élaboration. »

« C’est dans les institutions de l’UE que sont prises les décisions centrales qui nous concernent aussi en Suisse », relève Raphaël Bez, secrétaire général du Mouvement européen Suisse. « Être souverain, c’est défendre ses intérêts là où sont prises les décisions sur les défis de notre temps », ajoute-t-il. L’Initiative Europe pose les bases à long terme pour que nous puissions participer aux décisions qui nous concernent.

Un coup de pouce pour les négociations en cours

À travers l’Initiative Europe, la société civile annonce son soutien aux négociations en cours entre la Suisse et l’UE à un moment critique. « Toutes celles et tous ceux qui veulent que les négociations aboutissent devraient exprimer activement leur soutien en signant l’Initiative Europe », analyse Thomas Cottier, professeur de droit émérite à l’Université de Berne et président de l’association La Suisse en Europe. D’après son décryptage, l’initiative est à la fois un projet d’avenir, une incitation et une garantie.

Avec l’Initiative Europe, nous décidons nous-mêmes de l’avenir de la Suisse, au lieu de nous laisser montrer la voie par des partisan-e-s du repli. Nous apportons la preuve qu’il existe un camp pro-européen fort, capable de rassembler une majorité, qui se bat pour une Suisse forte en Europe. Nous passons à l’action.