Une motion de la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie tend à modifier les dispositions de l’ordonnance sur la protection des eaux entrées en vigueur en janvier 2011. Il est maintenant question de faire des exceptions pour l’agriculture : ainsi la distance fixée entre les terres cultivées et les cours d’eau devrait pouvoir être réduite dans certains cas. Cette distance est pourtant indispensable pour assurer la qualité de l’eau.

Ce procédé suscite l’incompréhension des Verts.

  • Un affaiblissement de la protection des eaux ôte toute crédibilité à la politique menée dans ce domaine. Les dispositions sur la délimitation de l’espace réservé aux cours d’eaux étaient au cœur du contre-projet à l’initiative « Eaux vivantes ». Tenter de les annuler, c’est rompre une promesse de façon déloyale !
  • Les compensations à l’agriculture au titre de la protection des eaux ont été récemment augmentées de 20 millions. Si le secteur agricole refus de fournir les prestations écologiques qui justifient cette subvention, il faut la radier du budget.

Plutôt que de lutter contre la protection des eaux, les représentants des milieux agricoles feraient mieux de s’allier aux Verts pour sauvegarder les terres cultivables. Une initiative lancée dans le canton de Zurich leur en offre actuellement l’occasion. Les agriculteurs sont toujours plus sensibles aux questions environnementales. L’attaque du lobby paysan contre la protection des eaux est d’autant moins compréhensible.

Refusant lui aussi la motion, le Conseil fédéral rappelle dans sa prise de position que les effets des modifications de la loi sur la protection des eaux étaient déjà connus lors de la consultation mais que les milieux concernés n’ont pas jugé bon de lancer le référendum.