L’urgence climatique s’aggrave et ses conséquences sont dramatiques. Mais, au lieu d’agir, le Parlement entrave la protection climatique. Plutôt que des mesures ambitieuses pour sortir des énergies fossiles, il prévoit d’acheter en masse des compensations à l’étranger. En faisant cavalier seul, la Suisse méprise aussi le OUI clair à la loi sur la protection du climat ! 
Lisa Mazzone, conseillère aux Etats GE

En juin dernier, la population suisse a clairement accepté la loi sur la protection du climat et donc signifié sans ambages qu’elle voulait mieux protéger le climat. Un impératif, comme l’ont montré les canicules et les intempéries de cet été. Au Parlement désormais d’en définir les mesures concrètes, comme dans la loi sur le CO2. 

Or, au lieu d’en tirer les conséquences et d’agir, la commission de l’environnement du Conseil des États (CEATE-E) continue à miser – dans la nouvelle mouture de la loi – sur les compensations à l’étranger. Et cela comme aucun autre pays : plus de la moitié de la réduction prévue d’ici 2030 s’effectuera à l’étranger. Un tel manque de solidarité est indigne d’un des pays les plus riches au monde. Au lieu de se débarrasser de ces obligations en achetant des compensations à l’étranger, la Suisse doit assumer ses responsabilités en réduisant ses émissions indigènes. Elle en profiterait elle-même, en renforçant l’innovation suisse et en se libérant de sa dépendance envers les importations de pétrole et de gaz.  

Mais, au lieu d’encourager les innovations dans la protection climatique, la CEATE-E veut bétonner le statu quo en arc-boutant la Suisse dans l’ère fossile. Ce faisant, elle méprise la volonté populaire de mieux protéger le climat. Il s’agit de corriger la mouture de la CEATE-E, car elle ignore l’urgence climatique. Par conséquent, les VERT-E-S sont plus nécessaires que jamais. Le climat se jouera lors des élections d’octobre.