Exporter la paix et non la guerre, voilà la plus-value de la Suisse. En allégeant le régime d’exportation d’armes – sans consulter la société civile -, la Suisse perd la face en matière de neutralité, de bons offices et de haut lieu des droits humains.
Lisa Mazzone, conseillère nationale GE

En permettant l’exportation d’armes à des pays en guerre civile dans certaines circonstances, le Conseil fédéral et la majorité de droite de la commission de la politique de sécurité sapent le travail de promotion de la paix de la Suisse, qui en fait sa richesse. En effet, notre pays ne sera plus crédible en matière de bons offices s’il a précédemment livré des armes à une des parties au conflit. Cette modification est contraire aux valeurs d’un pays dépositaire des Conventions de Genève et qui se caractérise par une politique de neutralité axée sur la promotion de la paix. C’est la porte ouverte à des livraisons d’armes dans des pays comme la Turquie, où les droits humains sont piétinés. Les Vert-e-s regrettent le changement de majorité au sein du Conseil fédéral, qui a permis à celle-ci de mettre à mal une politique de bons offices précieuse et unique.

Les Vert-e-s dénoncent également le mépris du Conseil fédéral face aux processus démocratiques. Non seulement celui-ci revient sur des garanties données lors du débat sur l’initiative contre les exportations d’armes, mais il refuse de consulter l’ensemble de la société civile. En se basant sur la vision unilatérale des marchands d’armes, le Conseil fédéral méprise ses autres partenaires et refuse un débat qui aurait permis non seulement de la transparence mais aussi de la nuance, comme les Verts le dénonçaient déjà en mars de cette année.