Politique agricole 22+ : Il faut plus de courage !
L’économie agro-alimentaire est en pleine mutation, comme en témoignent nombre d’initiatives populaires visant à réduire l’emploi de pesticides, à améliorer le bien-être animal et donc à protéger l’environnement, le climat et la biodiversité. La politique agricole doit être considérablement améliorée au niveau des objectifs environnementaux, de la protection climatique et de la stratégie d’importation. Enfin, il faut soutenir davantage les familles paysannes pour négocier ce tournant.
Côté protection de la biodiversité, l’agriculture est aujourd’hui très en retard : les sols et les eaux doivent être mieux protégés contre les pesticides et les apports en nutriments. Il y a lieu d’adopter une stratégie en tant que contre-projet indirect aux initiatives sur l’eau potable et les pesticides avant que celles-ci ne passent en votation. Les VERT-E-S demandent donc un plan efficace pour sortir des pesticides et des biocides, car il ne suffit pas de réduire les risques. La réduction des risques découlant de l’utilisation des pesticides, proposée cette semaine par la commission de l’économie du Conseil des Etats, est insuffisante et pas assez contraignante, même s’il est réjouissant qu’elle intègre également les pouvoirs publics et les autres usagers. Pour éviter les nuisances des excédents de nitrate, il faudrait à l’avenir limiter le cheptel à ce que peuvent supporter tant le sol que les eaux.
Il faut permettre aux paysannes et paysans d’effectuer le passage vers une agriculture durable grâce à des mesures d’accompagnement fortes. Sans oublier de rendre la consommation également durable : éviter le gaspillage alimentaire, élever les animaux en veillant à leur bien-être, acheter des produits régionaux et de saison, rendre transparentes les méthodes de production et la charge en CO2 des aliments. Ainsi renforce-t-on durablement l’agriculture biologique.
L’agriculture, moteur de la politique climatique et énergétique
Il convient de renforcer l’agriculture dans son rôle de moteur de la politique climatique et énergétique et donc d’encourager davantage la production d’énergie renouvelable. Les VERT-E-S veulent également promouvoir l’utilisation des énergies solaire et liées à la biomasse au sein de l’agriculture.
Des importations agricoles durables pour protéger contre la sous-enchère socio-écologique
La Suisse importe toujours plus d’aliments. Elle est par conséquent dépendante de l’économie agricole d’autres pays et occasionne là-bas des coûts environnementaux et sociaux. Les VERT-E-S sont à pied d’œuvre pour que la PA22+ pose des exigences élevées aux aliments non seulement produits en Suisse mais également importés.
Prolonger le moratoire sur le génie génétique
Le moratoire sur le génie génétique arrivera à échéance fin 2021. Les VERT-E-S revendiquent une agriculture sans OGM à l’avenir également. Il convient donc de reconduire le moratoire ou d’imposer une interdiction légale des semences OGM et des animaux génétiquement modifiés.
Pour une meilleure protection sociale des paysannes
Les VERT-E-S approuvent les propositions que le Conseil fédéral a faites pour améliorer la protection sociale des femmes dans l’agriculture. Il est grand temps que le travail des paysannes soit reconnu et assuré.