À moyen terme, la voie bilatérale conduit dans une impasse. En décidant de la poursuivre, le Conseil fédéral ne l’a pas compris, et vient de prendre une décision clairement orientée vers le passé. L’Union européenne ne cache pourtant plus son impatience face aux exigences de la Suisse, qui n’est à ses yeux qu’un point de détail. Notre pays ne se verra pas éternellement octroyer un traitement de faveur. Il est au contraire de plus en plus souvent contraint d’appliquer par lui-même les directives européennes, et les négociations s’annoncent difficiles.

Les Verts ne soutiennent pas aveuglément l’ensemble des options prises par l’UE. Mais malgré des objections touchant tant à la politique qu’aux institutions communautaires, le parti écologiste se prononce majoritairement pour une adhésion rapide, car il n’y a tout simplement pas d’alternative crédible à ses yeux.

UN DÉBAT CONSTRUCTIF PLUTÔT QUE L’ALLEINGANG 

Les avantages et les inconvénients d’une participation de la Suisse à l’Europe doivent être soigneusement débattus dans le cadre d’une procédure d’adhésion. Mais la discussion doit rester fondée sur des faits, et ne pas s’enliser dans une problématique identitaire, comme ce fut le cas dans les années 1990. Il faut veiller à conserver les acquis dans des domaines où notre pays est leader, comme l’agriculture et les droits démocratiques. Ces deux thématiques auront nécessairement la priorité dans tout le processus de négociation.

Il est important de rappeler que l’ouverture des négociations ne signifie pas une adhésion immédiate. De nombreuses questions auront encore à trouver réponse et le souverain aura le dernier mot. Mais la réflexion doit être menée au sein même de la construction européenne, car l’heure n’est définitivement plus à l’Alleingang.