Prisons secrètes de la CIA et Conseil fédéral
Dimanche 8 janvier, le Sonntagsblick publiait un document classé secret confirmant l’existence de centres de détention de la CIA sur le sol européen! Au vu de ces nouveaux développements, les Verts prient une nouvelle fois le Conseil fédéral de prendre clairement position sur les activités des services secrets étasuniens. Le gouvernement suisse doit enfin dire ce qu’il sait. Les Verts souhaitent que la Suisse collabore activement et étroitement avec le rapporteur du Conseil de l’Europe et ils plaident pour le respect de la Convention des droits de l’homme et du droit international public.
Lors de la dernière session d’hiver, Jo Lang (interpellation 05.3744) et Daniel Vischer (interpellation 05.3748), tous deux membres du groupe parlementaire des Verts, ont posé des questions précises au Conseil fédéral concernant les activités de la CIA en Suisse et sur ce qu’il savait des centres de détention secrets illégaux en Europe. Les Verts étaient tout particulièrement curieux de savoir si le Conseil fédéral pouvait confirmer ou infirmer certaines informations relatives à l’existence de telles prisons américaines. Les Verts désiraient également savoir comment le Conseil fédéral entendait soutenir le rapporteur du Conseil de l’Europe dans son enquête sur l’existence ou non de prisons secrètes américaines sur le territoire européen.
Les révélations explosives du Sonntagsblick démontrent que le Conseil fédéral était manifestement, ou aurait dû être, en possession de telles informations le 15 novembre dernier déjà. Il est inconcevable qu’il n’ait pas mis le rapporteur du Conseil de l’Europe dans la confidence.
Les Verts demandent que la Suisse clarifie sa position à l’égard des Etats-Unis et, bien entendu, de tous les Etats européens « complices » : des nations qui tolèrent des prisons secrètes ne peuvent plus être considérés comme des membres de la communauté des Etats de droit. Quiconque collabore, en tant que responsable dans l’administration ou au Conseil fédéral, avec les Etats-Unis et/ou d’autres Etats dans le domaine des prisons secrètes, ou tolère en toute connaissance de cause de tels procédés, agit en totale contradiction avec l’ordre publique de notre pays et n’a manifestement rien à faire là où il est. Le mutisme du Conseil fédéral est suspect. Il est temps qu’il joue carte sur table.