Depuis 2021, le Conseil fédéral sait que réglementer les plateformes est essentiel pour protéger la démocratie, mais n’a cessé de jouer la montre d’année en année. C’est pourquoi les VERT-E-S ont présenté – en mai dernier – un projet de loi pour réglementer efficacement les plateformes. Aujourd’hui, le gouvernement présente enfin le sien. « Il faut définir des responsabilités claires et limiter les bien trop puissants conglomérats numériques », analyse Raphaël Mahaim, conseiller national VD. « L’objectif doit être de créer un cyberespace digne de confiance, sûr et démocratique. »

Le Conseil fédéral a intégré d’importants éléments du projet des VERT-E-S, comme renforcer les devoirs de modération et nommer une représentation juridique. Par contre, il n’aborde guère, voire pas du tout, certains problèmes. « Dans l’ensemble, sa proposition est bien trop timorée, car elle laisse le champ libre aux oligarques numériques et n’est pas à la hauteur des dangers qui menacent tant la société que notre démocratie », précise Raphaël Mahaim. Il ne comporte par exemple aucune mesure pour protéger les mineur-e-s, ni aucun mécanisme protégeant contre les campagnes coordonnées de désinformation, les contenus générés par l’IA doivent être plus rigoureusement réglementés. Enfin, autre insuffisance : les algorithmes ne doivent être que partiellement publiés.

Les VERT-E-S vont continuer à analyser d’un œil critique les enjeux démocratiques des processus numériques. Au Sommet du changement du 8 novembre 2025 à Olten, nous discuterons des voies qui mèneront à un cyberespace non discriminatoire, démocratique et non contrôlé par les oligarques de la tech. Nous invitons donc le Conseil fédéral à prendre ses responsabilités face à la population et à améliorer nettement sa proposition de loi.