En décidant de supprimer la mention de la sortie définitive du nucléaire de la motion de Roberto Schmidt, la CEATE-E déçoit beaucoup les Verts. Si le plénum ne corrige pas le tir, la réorientation de la politique énergétique sera repoussée à une date lointaine, et pour l’instant encore inconnue. Il est pourtant essentiel de disposer d’un calendrier précis afin d’assurer la sécurité dont ont besoin les investisseurs qui s’apprêtent à développer l’efficience énergétique et les énergies renouvelables de manière décentralisée.
La décision de la commission du Conseil des Etats représente en revanche une concession à la centralisation et aux grands groupes d’électricité. Avec le texte corrigé, même la construction d’un réacteur à eau pressurisée deviendrait possible, comme c’est déjà le cas en Finlande.

La quatrième génération n’apporte aucun progrès
Selon la commission du Conseil des Etats, les réacteurs de la nouvelle génération, dont la conception est totalement différente, devraient pouvoir être installés en Suisse à l’avenir. «Generation 4», «Thorium», «Small and Modular Reactors», «fusion du noyau», ces noms se réfèrent aux modèles dont il a été question dans la discussion. Ces types de réacteurs n’existent pour l’instant que sur le papier et sous forme de prototypes. Les applications commerciales ne sont pas attendues avant 40 ou 50 ans. Les coûts des centrales de cette nouvelle génération sont pour l’instant totalement inconnus, car les exigences de sécurité augmentent – heureusement – avec le temps. Le prix des énergies renouvelables va au contraire rapidement baisser. Il faut souligner que même les technologies les plus sophistiquées produisent des déchets et qu’un risque résiduel n’est jamais à exclure.

L’initiative des Verts plus nécessaire que jamais
Pour les Verts, la décision de la CEATE-E est incompréhensible. Elle montre à quel point l’initiative des Verts pour la sortie du nucléaire reste nécessaire. Grâce à cette initiative, la population pourra rapidement voter pour inscrire la réorientation de la politique énergétique dans la Constitution. Cela empêchera que la décision de sortir du nucléaire soit annulée sur simple décret du Parlement.