En jouant les grandes puissances autoritaires, l’administration américaine de Donald Trump remet fondamentalement en question les règles internationales. « Et Donald Trump lance maintenant la plus grande et la plus grossière et absurde guerre commerciale de tous les temps », commente Lisa Mazzone, présidente des VERT-E-S, à l’annonce des mesures douanières. « L’annonce de Trump illustre l’échec cuisant non seulement des courbettes de la présidente de Confédération, Karin Keller-Sutter, mais également de la stratégie libre-échangiste du Conseil fédéral et de l’isolationnisme aveugle de l’UDC. » C’est pourquoi les VERT-E-S requièrent que le Conseil fédéral imprime à sa politique extérieure et économique un nouveau cap pour répondre, d’entente avec nos partenaires européens, à Donald Trump. 

Sa politique douanière aberrante a un impact considérable pour le monde, l’Europe et la Suisse. En effet, notre pays est trop dépendant de ses exportations et dans ses infrastructures informatiques. « Il est essentiel que l’économie suisse ait accès au marché intérieur européen : c’est pour les PME suisses une question de survie », analyse Sophie Michaud Gigon, conseillère nationale VD et membre de la CER. « Le Conseil fédéral doit lutter en faveur des accords bilatéraux et, dotés des mesures de protection salariale convenues, les conclure. La meilleure réponse à Donald Trump est le made in Europe ! » Au lieu de nous embarquer dans le marché de dupes de Trump, nous devons garantir des relations stables avec nos partenaires-clés, l’UE. Et donc conclure des relations commerciales équitables basées sur des règles internationales et le renforcement du multilatéralisme et de la Genève internationale. Il ne peut être question d’un accord de libre-échange sans normes environnementales et sociales, qui du reste est irréaliste ne serait-ce qu’en raison de l’agriculture. Le Conseil fédéral doit au contraire enfin accélérer la transformation de notre économie à l’aide d’un programme d’impulsion et d’une stratégie efficace et durable, afin de rendre notre industrie climatiquement neutre, innovative et résiliente. Un choix décisif que le Conseil fédéral aurait dû faire durant la pandémie du covid.  

Au lieu d’économiser à tout-va, offrir des perspectives à long terme  

En attaquant la science, l’autocrate Trump met en péril la liberté de recherche et d’opinion dans le monde entier. Alors que les Affaires étrangères américaines envoient aux entreprises et universités des questionnaires d’allégeance, des scientifiques renommé-e-s – mais politiquement inopportun-e-s pour Trump – quittent déjà le pays. Conformément à une tradition suisse du 19e siècle, ils et elles devraient obtenir de nouvelles perspectives en Suisse grâce à un visa de recherche. « Le Conseil fédéral doit mettre fin aux incertitudes en offrant des perspectives à long terme à la recherche et à l’innovation suisses », estime Fabien Fivaz, conseiller national NE et membre de la CSEC. « Au lieu de saborder la recherche suisse au moyen d’un plan d’austérité néfaste, il faut y investir et en garantir la sécurité.» 

La dépendance de la Suisse envers les exportations et les structures informatiques signifie un risque majeur de concentration et d’insécurité pour l’économie, la politique et la population suisse. « Mettons immédiatement fin à notre dangereuse dépendance envers les géants américains de la tech », assène Balthasar Glättli, conseiller national ZH et membre de la CPS. « Donald Trump a un pied dans le cockpit des F-35 et peut déjà aujourd’hui lire toutes nos données sensibles. Seul rempart : notre souveraineté numérique. Le Conseil fédéral doit protéger la population et notre démocratie des discriminations américaines en régulant efficacement les plateformes. »