Il est indispensable de remettre les pendules à l’heure. Les nouvelles mesures qu’apporte la loi ne comprennent aucune taxe. Le mécanisme nouvellement introduit propose d’orienter vers des productions suisses 4 % des revenus générés sur le territoire helvétique par ces sociétés de streaming. En comparaison internationale, ce ratio est presque risible puisqu’il avoisine les 25 % en France. Cette mesure engendrera environ 30 millions de francs supplémentaires pour la production indigène. Un montant franchement ridicule quand on sait qu’un film coûte à lui seul plusieurs millions. Toutefois, il représente un apport conséquent pour un secteur culturel encore trop souvent considéré comme une industrie et confondu avec des entreprises multinationales – comme Walt Disney – qui brassent des milliards. 

C’est d’ailleurs pour assouvir sa soif d’argent que Netflix vient d’élever le prix de ses abonnements en Suisse, alors que nous ne sommes pas encore sûrs de voter sur cette loi. Ceci balaye le principal argument des jeunes partis libéraux qui prédisaient une hausse des tarifs si la loi était acceptée. Autre fait à souligner, les mesures contenues dans la loi sur le cinéma ne prévoient pas un versement à la Confédération pour redistribution, mais contraignent ces sociétés de streaming à produire ou à coproduire avec la Suisse. 

Un plus pour l’économie suisse
Alors que ces mastodontes du cinéma génèrent des millions dans notre pays, les acteurs et actrices audiovisuelles suisses créent des emplois et favorisent l’économie en Suisse. Une étude commandée à Ernst & Young rapporte que pour 1 CHF investi dans des productions suisses, les retombées financières pour le tissu économique sont de 3 CHF. Que 4% des profits des sociétés de streaming participent à renflouer le cinéma suisse, cela signifie aussi assurer une rentrée bienvenue pour des entreprises de logistique, de transport, les hôtels ou la restauration. 

Les jeunes votent Oui
Une fois de plus, le néolibéralisme cherche à s’attaquer à la culture, arguant que la jeunesse demande ce changement-là. Les JVS s’opposent avec ferveur à cette vision. Non seulement il est indispensable que les multinationales participent financièrement dans les pays où elles viennent ponctionner de l’argent, mais en plus il est fondamental de soutenir les professionnel-le-s du cinéma. La mobilisation contre NoBillag a été la clé de la victoire pour un service public télévisuel fort. Retrouvons cette mobilisation pour soutenir la loi sur le cinéma.

Julia Küng & Oleg Gafner
Co-président-e-s des Jeunes Vert.e.s
@jungegruene_ch