La crise sanitaire étend son emprise sur tout : annulation de concerts, fermeture de restaurants, report de vacances. Ce qui restreint la liberté de quelqu’uns, menace le fondement de l’existence d’autres. Le musicien n’a plus de revenu, l’hôtelière-restauratrice pas de chiffre d’affaires et il n’y a plus de clientèle dans les cabinets de physiothérapie ou les crèches. « Restez chez vous », a répété avec insistance le Conseil fédéral en nous mettant en garde contre les conséquences d’une propagation rapide du virus. L’isolement social a été nécessaire pour que nos hôpitaux ne soient pas débordés. Mais les conséquences économiques de cet arrêt brutal sont immenses. Plus de rentrées dans le secteur événementiel, la restauration, le tourisme, le petit commerce de détail et dans les sites de production situés en amont. Les VERT-E-S ont demandé des mesures urgentes pour éviter licenciements et manques de liquidités : chômage partiel pour que les salaires continuent à être versés, cautionnement de crédits bancaires pour éviter le manque de liquidités et versements de compensation pour les organisateurs d’événements sportifs ou culturels. Le Conseil fédéral est déjà allé dans la bonne direction.

Soutenir les PME et les indépendant-e-s

Il est pourtant rapidement apparu que c’était insuffisant. Les indépendant-e-s, les gens travaillant sur simples mandats, les emplois temporaires n’ont pas droit au chômage partiel. Ils et elles ont perdu leur revenu du jour au lendemain, mais les frais fixes comme les loyers demeurent. C’est pourquoi les VERT-E-S ont lancé la pétition #TooManyToFail, qui a rapidement récolté des milliers de signatures. Durant le travail de commission et la session spéciale de mai, nous compléterons ce train de mesures car de nombreuses personnes actives ne sont pas encore prises en compte par le Conseil fédéral bien qu’elles voient leur situation gravement précarisée. Pour l’instant, les autorités sont concentrées sur la gestion de la crise. Mais après, des mesures seront nécessaires pour relancer l’économie. Et c’est également une chance : au lieu de cimenter les structures actuelles, un nouveau départ est possible. Nombre d’entre nous font l’expérience que le trafic pendulaire peut être en partie évité grâce au télétravail, que les voyages d’affaires deviennent superflus grâce aux visioconférences et qu’il est possible d’organiser ses loisirs en consommant moins ou différemment. Les VERT-E-S entendent utiliser cet élan. Après la crise, il conviendra d’investir dans une économie durable et climat-compatible. Il est grand temps.

Sophie Michaud Gigon
conseillère nationale VD
@smichaudgigon